Le nombreux public, présent à l’hémicycle du Théâtre de verdure El Hadi Flici à Alger, a réservé un accueil triomphal aux éléments du groupe Raïna Raï, qui a marqué son retour sur scène à travers une prestation de haute facture durant laquelle il a brillamment interprété une quinzaine de pièces essentiellement de son album-référence.
L’orchestre qui a porté durant cette soirée euphorique, le nom de ce groupe mythique qui a donné une impulsion qualitative à la chanson rai, était composé de Lotfi Attar à la guitare solo, Cheikh Dendane au saxophone, El Hachemi Djellouli à la batterie et au chant, Samir Merabet au clavier, Ahmed Souafi à l’accompagnement et au chant, Nabil Belhadj Ourradi à la basse et Abdeldjellil Selahdjia à la percussion.
Le groupe de Sidi Bel Abbès a été soutenu par une trentaine d’éléments du chœur de l’Etablissement Arts et Culture, organisateur de ce concert-anniversaire, réparti dans une polyphonie à quatre pupitres hautement esthétiques, dirigée d’une main de maître par le maestro Zohir Mazari. Durant près de deux heures de temps, le groupe Raïna Raï a galvanisé le public, descendu sur la piste pour danser sur entre autres titres, Til tayla, Khalti fatima, Ma galouli aâlik ya zerga, Goumari, Hakda, hakda, Zabana, Ana ma âandi z’har, Lalla Fatima, Hé mamma may hé, Oh yé Moulana, Bellah ya lemdina, Mimouna et le plus attendu de tous Ya Zina.
Dans une atmosphère festive, le public a cédé au déhanchement dès la première chanson, reprenant tous les refrains avec l’ensemble de la formation, représenté par le célèbre Lotfi Attar à la guitare, dont l’habilité du doigté n’a pris aucune ride et qui a fait part, au nom de tous ses amis musiciens, de ses «remerciements et son bonheur de retrouver le public d’Alger».
Le concert s’est déroulé sous un éclairage vif de grands soirs, soumis aux nuances multicolores des filtres de gélatines et les ambiances lumineuses et décoratives créées par les différentes projections sur grands écrans, d’ornements en images et en vidéos, ainsi que le son lourd des instruments soumis aux bons soins d’une équipe de techniciens professionnels.
Avec une technique singulière de jeu, Lotfi Attar atteint «la pureté référentielle» des sonorités d’une Fender Stratocaster, qu’il soumet intelligemment à l’effet de la distorsion, ce qui lui vaut incontestablement le titre de seul et unique garant de l’identité sonore, de Raïna Raï, ce label que tout le monde reconnait aux premières notes de guitare, de l’avis d’un spectateur. Le public, qui a savouré tous les moments du concert, a longtemps applaudi le groupe Raïna Raï, qui a choisi de clore cette belle soirée en reprenant encore la chanson tube Ya zina.
Auparavant, et en première partie, le nombreux public a eu droit à une prestation de qualité rendue par le duo WN Music, animé par le jeune Wengy ou Abdou Legnawi à la guitare, à qui les connaisseurs en musique avaient prédit un bel avenir, et sa femme Neyla, une chanteuse dotée d’une voix suave à la tessiture large.
Très applaudi par l’assistance, le jeune couple d’artistes, établi à Paris, a rendu durant une trentaine de minutes, deux de ses titres, Je suis là, au genre, chaâbi-cubain et Partir loin, une sorte de funky-rai, mêlé à la cadence dansante du berouali.