Le parti à la tête de la coalition au pouvoir en Thaïlande a décidé vendredi 27 janvier de nommer le vice-premier ministre Prawit Wongsuwan comme candidat aux prochaines élections législatives où il défiera son vieil allié, le premier ministre Prayut Chan-O-Cha.
«Nous proposons à l'unanimité Prawit Wongsuwan pour être l'unique candidat de notre parti», a déclaré Paibul Nititawan, le numéro deux du Palang Pracharath (PPRP) que dirige Prawit. L'annonce s'est faite à Bangkok, lors d'une conférence de presse en toute sobriété, en l'absence de l'intéressé.
Élections législatives au printemps
La constitution de 2017 prévoit la possibilité pour chaque parti de désigner jusqu'à trois noms pour le poste de premier ministre. Un scrutin national pour renouveler la chambre basse est attendu au printemps, bien qu'aucune date n'ait encore été annoncée. L'ancien général Prawit, âgé de 77 ans, a été premier ministre par intérim d'août à septembre 2022, lorsque Prayut a été suspendu temporairement par la Cour constitutionnelle.
Les deux hommes, unis par leur carrière militaire, sont des proches de longue date. Prayut Chan-O-Cha (68 ans), arrivé au pouvoir à la suite d'un coup d'État en 2014 puis élu premier ministre en 2019, s'est déclaré candidat pour sa réélection, sous la bannière du Ruam Thai Srang Chart, nouvellement créé.
Exil à Dubaï
Sa popularité en berne, ternie par la reprise difficile de l'économie thaïlandaise après la pandémie, nourrit les espoirs de ses adversaires, à commencer par Pheu Thai, le principal parti d'opposition. Pheu Thai devrait annoncer parmi ses candidats pour le poste de premier ministre, Paetongtarn Shinawatra (36 ans), la fille de l'ex-premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé par l'armée en 2006. Ce milliardaire, qui vit en exil à Dubaï pour échapper à une condamnation pour corruption, continue d'animer la vie politique thaïlandaise.
Même si Pheu Thai gagnait la majorité des 500 sièges de la chambre basse, la constitution du royaume donne un avantage aux candidats soutenus par l'armée, étant donné que les 250 Sénateurs nommés par le pouvoir votent aussi pour le premier ministre - un point contesté par l'opposition.