Un Américain de 53 ans, condamné à la peine capitale pour meurtre et qui a passé plus de 30 ans dans le couloir de la mort, a été exécuté jeudi au Texas, dans le sud des Etats-Unis.
Les ultimes recours de Brent Brewer ont été rejetés mardi par la Cour d’appel du Texas. Il a été déclaré mort jeudi à 18h 38 locales (00h 38 GMT), selon un communiqué des autorités texanes.
Ses avocats ont fait valoir que la peine de mort avait été prononcée sur la base du témoignage d’un expert psychiatrique ayant conclu à sa dangerosité sans l’avoir personnellement examiné malgré son comportement «exemplaire» en prison.
Ils avaient aussi mis en avant qu’une des membres du jury souhaitant voter pour la perpétuité avait été induite en erreur par les instructions du tribunal. Il a été initialement condamné à mort en 1991 pour le meurtre l’année précédente de Robert Laminack, 66 ans, qui avait pris dans sa voiture Brent Brewer et sa petite amie, Krystie Lynn Nystrom, avant d’être poignardé par derrière, le couple ayant fui le lieu du crime avec le portefeuille de la victime contenant 140 dollars.
La peine capitale prononcée en 1991 avait été annulée en 2007 par la Cour suprême des Etats-Unis, mais confirmée lors d’un nouveau procès en 2009, notamment sur la base du témoignage de l’expert psychiatre, par la suite considéré comme non fiable par la justice du Texas pour déterminer la «future dangerosité» du condamné.
Brent Brewer a exprimé ses regrets pour ses actes dans un message vidéo, expliquant n’avoir pris conscience de la gravité des faits qu’après son arrestation.
Selon un récent sondage de l’institut Gallup sur la peine capitale, une majorité d’Américains (50% contre 47%) estime qu’elle n’est pas équitablement appliquée aux Etats-Unis, une première depuis le lancement de cette enquête mensuelle en 2000.
Une majorité (53%) reste néanmoins favorable à la peine de mort, selon la même source.
Il s’agit de la 21e exécution en 2023 aux Etats-Unis, la 7e au Texas, toutes réalisées par injection létale. Mais l’Etat d’Alabama (sud) a annoncé son intention d’exécuter un condamné,
Kenneth Smith, en janvier 2024, par inhalation d’azote, ce qui serait une première. Dans ce type d’exécution, le décès est provoqué par hypoxie (raréfaction d’oxygène).
L’exécution de M. Smith par injection létale en novembre 2022, pour un meurtre sur commande commis en 1986, avait été annulée in extremis, les perfusions intraveineuses pour lui injecter la solution mortelle n’ayant pu être posées dans le temps légalement imparti.