De nouveau, Israël et ses soutiens sont épinglés à cause de la violation des droits des Palestiniens et le piétinement du droit international. Vendredi, le Haut Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies a publié la base de données actualisée des entreprises impliquées dans des activités liées directement ou indirectement aux colonies israéliennes.
Dans un communiqué publié par cette institution agissant sous l’égide de l’ONU, il est expliqué que la nouvelle liste «découlait de la décision du Conseil des droits de l’homme, qui a demandé au Haut Commissaire de publier une liste des entreprises opérant dans les colonies, car leur travail est illégal».
Ce travail est considéré comme illégal, car les entreprises impliquées participent de manière complice dans une économie coloniale au détriment des droits du peuple palestinien. Elles fournissent des emplois, des financements, le savoir-faire et les services qui nourrissent une économie illégale et une occupation condamnée par la communauté internationale et par les résolutions de l’ONU. La nouvelle liste comprend 97 entreprises, soit quinze de moins que celle établie dans le rapport de 2020.
Des gouvernements européens avisent périodiquement leurs citoyens et les entreprises des risques liés aux activités économiques et financières dans les colonies érigées par Israël en territoires palestiniens. La résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU, publiée en décembre 2016, a clairement tranché sur la question en invitant les Etats à « faire une distinction, dans leurs échanges en la matière, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967 ».
Rappelées à leurs obligations et ainsi exposées au risque de voir entachée leur réputation certaines entreprises préfèrent suspendre leur activité en territoires occupés. C’est le cas d’Orange, Sodastream, le géant britannique de la sécurité G4S, ou encore Systra, filiale de la RATP (entreprise publique française de transport urbain), impliquée dans la construction du tramway israélien desservant les colonies. En revanche, des entreprises comme Alstom ou AirBnB persistent à maintenir leur activité dans ces colonies.
En juillet 2021, le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Michael Lynk, avait conclu que les colonies israéliennes constituent un crime de guerre.
Dans son rapport annuel présenté au Conseil des droits de l’homme, il avait souligné que ce constat oblige la communauté internationale à faire comprendre à Israël que son occupation illégale et son mépris du droit international ne peuvent plus continuer sans conséquences, ajoutant que la raison d’être de l’implantation de colons piétine les préceptes fondamentaux du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
En conséquence, Michael Lynka a demandé à la communauté internationale de soutenir pleinement le travail du procureur permanent de la cour pénale internationale et d’élaborer un ensemble de mesures de responsabilisation à appliquer à Israël si ce pays continue de défier le droit international. L’autorité palestinienne, à travers son représentant permanent à Genève, Ibrahim Khreishi, s’est félicitée de la publication de la mise à jour de la liste des entreprises activant illégalement dans les colonies.
Khreishi a appelé des pays frères et amis à soutenir cette approche et à arrêter de traiter avec les colonies, car elles sont illégales et exercent dans les territoires palestiniens occupés en violation de la quatrième Convention de Genève.