Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken doit se rendre mardi 31 janvier en Cisjordanie pour y rencontrer le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, au terme d'une intense séquence diplomatique où il s'est efforcé d'appeler à une désescalade entre Israéliens et Palestiniens.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken doit se rendre mardi 31 janvier en Cisjordanie pour y rencontrer le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, au terme d'une intense séquence diplomatique où il s'est efforcé d'appeler à une désescalade entre Israéliens et Palestiniens.
Appel à la désescalade
Arrivé lundi 30 janvier en provenance du Caire, il a pressé Israéliens et Palestiniens à agir urgemment pour restaurer le calme, sur fond d'une nouvelle spirale de violences meurtrières que les appels internationaux à la retenue ne sont pas parvenus à apaiser. Prévue de longue date, la visite du chef de la diplomatie américaine entamée dimanche 29 janvier en Égypte a pris une tournure différente avec la flambée de violences israélo-palestiniennes des derniers jours.
Les morts côté palestinien comme israélien se sont multipliés : attentats, fusillades, roquettes, raids aériens et sanctions ne cessent de se répondre, faisant craindre un nouvel engrenage. «Nous exhortons maintenant toutes les parties à prendre des mesures urgentes pour un retour au calme et une désescalade», a déclaré lundi Antony Blinken, lors d'une conférence de presse avec le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Antony Blinken a dit vouloir «rétablir un sentiment de sécurité pour les Israéliens comme pour les Palestiniens». Il a rencontré en soirée son homologue israélien Eli Cohen puis le président israélien Isaac Herzog.
Des tensions grandissantes
Dans la foulée d'attaques anti-israéliennes, le gouvernement de Benyamin Netanyahou, le plus à droite de l'histoire d'Israël, a annoncé des mesures visant à sanctionner les proches des auteurs d'attentats.
Ce dimanche, les forces israéliennes ont mis sous scellés la maison de la famille d'un Palestinien qui a tué six Israéliens et une Ukrainiennevendredi 27 janvier à Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville sainte occupée par Israël, en vue de la détruire. La maison d'un Palestinien qui a blessé samedi 28 janvier deux Israéliens, également à Jérusalem-Est, devait être aussi mise sous scellés. Des gardes israéliens ont tué dimanche 29 janvier un Palestinien en Cisjordanie. Ce lundi, les forces israéliennes ont tué un Palestinien à Hébron, dans le sud de ce territoire, selon les autorités palestiniennes. L'armée a dit avoir tiré sur un conducteur qui prenait la fuite.
Les attaques anti-israéliennes ont eu lieu après un raid israélien le plus meurtrier depuis des années en Cisjordanie avec dix Palestiniens tués à Jénine dont des combattants, suivi de tirs de roquettes de Gaza vers Israël et de frappes israéliennes de représailles. Le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, a jugé ce lundi que la visite d'Antony Blinken reflétait un «soutien absolu» à «l'occupation» israélienne.
L'Égypte, le médiateur du conflit
Antony Blinken a débuté sa tournée en Égypte, pays dont la diplomatie et surtout les services de renseignement sont régulièrement sollicités pour intervenir dans la question palestinienne. Premier pays arabe à avoir signé la paix avec Israël en 1979 et État voisin de la bande de Gaza sous blocus israélien depuis plus de 15 ans, l'Égypte reçoit tout autant les chefs de gouvernement israéliens que les dirigeants des différents partis palestiniens. La présidence égyptienne a assuré que «l'Égypte avait mené ces derniers jours des efforts pour tenter de contrôler la flambée de tensions».
La marge de manœuvre d'Antony Blinken paraissait cependant limitée et, en privé, des responsables américains ne cachaient pas leur frustration face à l'escalade et l'impasse dans laquelle se trouve le conflit israélo-palestinien. Washington tente surtout de renouer avec Benyamin Netanyahou face à la nouvelle donne politique en Israël et le poids croissant de l'extrême droite. Des responsables américains se sont récemment succédé à Jérusalem, prélude à une possible prochaine venue de Benyamin Netanyahou à la Maison-Blanche.