Dédié à la préhistoire et à l’antiquité avec ses périodes numide et romaine, il ne manquera pas dans son équipement jusqu’à l’hologramme et le son, une première en Algérie, pour scénographier ses expositions afin de restituer les atmosphères des lieux où gisaient les objets archéologiques exposés.
On pourra ainsi voir reconstitués, à partir de leurs ruines respectives, la capitale Siga et le mausolée royal de Syphax. On verra également surgir en déambulation des animaux de la préhistoire. Par ailleurs, les visiteurs n’y chemineront pas à l’aveuglette, leurs pas seront guidés selon un circuit didactique grâce à une étudiée distribution des espaces d’exposition. Ils passeront de l’un à l’autre, d’un âge au suivant.
A cet égard, cette distribution a été arrêtée dès l’étude de conception du musée, une fois connue la masse et la diversité des pièces archéologiques recensées, découvertes à travers le Témouchentois. Elles seront récupérées des collections de musées nationaux, dont ceux de Tlemcen et d’Oran. Ils constitueront l’exposition permanente et le noyau central du musée sur 456 m2 de l’aile gauche du musée.
Enfin, un troisième espace est consacré à la période musulmane mais qui sera que de dimension locale. En outre, afin de ménager les efforts de marche du visiteur, de petits espaces intermédiaires, des sas, sont aménagés. Là, assis, le visiteur pourra visualiser par le biais de projections sur écran la période intermédiaire entre les grandes phases historiques. Concernant les expositions temporaires, il leur a été réservé 114 m2.
Par ailleurs, un autre espace de repos de 240 m2 est situé à l’extérieur, dans un jardin épigraphique, compris entre les ailes de gauche et droite et celle de la façade du bâtiment construit en forme de U. Enfin, pour compléter le tout, un auditorium d’une capacité d’accueil de 200 places est réservé aux journées d’étude, conférences et colloques. Il est lui aussi équipé high-tech pour les projections en qualité d’image 4K.
Qu’en est-il de la dénomination qui sera à l’enseigne de cette institution ? Deux appellations ont été proposées au choix au ministère de la Culture et des Arts, Siga et Syphax. Si l’une et l’autre sont idoines, pour l’observateur, celle du roi de la Numidie massaessyle sied davantage que celui de sa capitale. En effet, l’histoire de la Numidie a été consignée par des chroniqueurs aux ordres et selon ses directives de Rome, la postérité de Syphax a été ternie.
Les historiens savent cela d’autant que d’aucuns savent que l’histoire est écrite par les vainqueurs. Pourtant, il été le premier aguellid à avoir battu monnaie, signe d’une économie et d’un Etat fortement structurés, alors que, par ailleurs, son royaume s’étendait de la Moulouya, d’au-delà d’Oujda, jusqu’à Cirta.
Le plus affligeant dans l’affaire est que ces écrits toxiques de chroniqueurs sont repris par des non-historiens qui s’évertuent à vulgariser une histoire falsifiée de la Numidie, cette histoire-là même que l’historiographie coloniale enseignait dans les écoles avant l’indépendance. Ne serait-il pas temps de donner un signal fort en ce sens, en attendant que la recherche archéologique vienne établir les faits ?