Tébessa : Des zoonoses qui font des dégâts

02/06/2022 mis à jour: 03:32
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Photo : D. R.

Outre le manque de certains médicaments et de prise en charge adéquate des malades, la dégradation du cadre de vie dans les zones rurales reste le principal facteur favorisant la multiplication des foyers infectieux.

Malgré les multiples campagnes de sensibilisation sur les maladies à déclaration obligatoire organisées conjointement par les services communaux, les vétérinaires et les services de la santé, la leishmaniose et la brucellose demeurent les deux zoonoses les plus répandues et qui continuent de faire des dégâts dans la wilaya de Tébessa.

Les services de la santé ont recensé durant les cinq premiers mois de l’année en cours 1165 cas de leishmaniose cutanée déclarés à travers le territoire de la wilaya, selon Dr Hafsa Menah, cheffe de service prévention à la direction de la santé, alors que le nombre de personnes touchées par cette maladie a atteint son pic en 2020 avec 2114 cas soit une incidence de 268 cas touchés pour 100 000 habitants.

Une nette diminution a été enregistrée en 2021 avec 768 cas. Pour rappel, l’anthropozoonose endémique s’est déployée depuis quelques années dans les différentes localités du sud de la wilaya de Tébessa, mais la région de Bir El Ater demeure un foyer déterminant dans la propagation de ces affections cutanées.

Outre le manque flagrant de certains médicaments et la prise en charge adéquate des malades, la dégradation du cadre de vie dans les zones rurales reste le principal facteur favorisant la multiplication de ces foyers infectieux.

Malgré le plan d’action mis en place il y a quelques années, et qui consiste en premier lieu à renforcer par des moyens techniques et thérapeutiques les différentes unités de soins à travers notamment les daïras de Bir El Ater et Négrine, régions steppiques semi-arides puis l’orientation des patients souffrant de cette maladie à déclaration obligatoire vers des centres spécialisés à Tébessa ou ailleurs n’a pas donné des résultats probants.

«Alors qu’on croyait qu’ils étaient guéris, certains cas ont été réinfectés parce que tout simplement ils n’ont pas été pris en charge adéquatement, le traitement n’est pas le médicament, c’est tout, mais aussi l’amélioration du cadre de vie et autres », nous a déclaré un médecin de Bir El Ater. La leishmaniose est une réticulo-endothéliose parasitaire dont l’agent pathogène est un zooflagellé appartenant au genre Leishmania, transmis par la morsure d’un diptère: le phlébotome femelle.

La leishmaniose représente chez l’homme un spectre clinique allant d’une simple lésion cutanée auto résolutive aux formes diffuses et viscérales mortelles en l’absence du traitement. Une autre maladie connaît également une forte propagation dans la région de Tébessa est la brucellose humaine.

D’ailleurs et selon l’observateur régional de la santé (ORS), Tébessa occupe la première place en nombre de personnes touchées par la zoonose. Rien que durant les premiers mois de l’année 2022, plus de 930 cas de brucellose humaine ont été déclarés, alors qu’en 2021, le nombre a atteint 1 342 cas.

Cette maladie est liée au bétail domestique et aux produits laitiers crus provenant d’animaux infectés. Par manque de la mise en place de mesures prophylactiques sévères, la maladie continue à faire des ravages. 

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