En 2026, nous allons lancer les travaux de six autres stations de dessalement pour atteindre une couverture de 62% des besoins nationaux en eau potable hors ressources conventionnelles.» Telle fut la proclamation ferme et déterminée du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, illustrant avec éclat une volonté politique et une modernité exemplaire.
Ces propos ont résonné lors de l’inauguration de la station de dessalement de l’eau de mer de Koudiet Eddraouche, implantée à Berrihane, à environ 40 km au sud-ouest de la wilaya d’El Tarf. Troisième installation d’une série de cinq stations programmées avant l’arrivée du Ramadhan, ce dispositif s’inscrit dans une stratégie nationale visant à transformer le défi de la gestion de l’eau en un modèle d’autonomie hydrique. Ces déclarations soulignent l’importance capitale de cette initiative dans la lutte contre le stress hydrique et l’amélioration des conditions de vie des près de trois millions d’habitants bénéficiaires.
Lors de la cérémonie, de nombreuses personnalités étaient présentes. Parmi elles, on comptait le ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale et chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, le général d'armée Saïd Chanegriha.
Étaient également présents des hauts responsables étatiques, notamment le ministre d’Etat, ministre de l’Energie, des Mines et des Energies renouvelables, Mohamed Arkab, le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, ainsi que le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal.
Accompagné des responsables des entreprises nationales chargées de la réalisation, le président Tebboune a suivi avec attention les exposés techniques relatifs aux différentes étapes de réalisation de l’usine et aux défis relevés lors de ce projet stratégique.
S’adressant directement aux acteurs du chantier, il a déclaré : «Vous méritez sincèrement nos remerciements, ainsi que tous ceux qui ont contribué à cette réalisation. Ces projets colossaux sont un honneur pour l’Algérie victorieuse. J’espère que les deux projets restants seront achevés rapidement afin que le cycle soit complété d’un bout à l’autre, de l’Extrême Est à l’Extrême Ouest.»
Il a enchaîné avec une fierté palpable : «Ce qui a été accompli dans le cadre de l'approvisionnement en eau potable des Algériens restera gravé dans l'histoire. Je suis extrêmement fier de l'harmonie et de la coordination impeccables entre les ouvriers et les cadres qui ont permis cet exploit historique.» Inaugurée en juin 2022, la station a affiché une progression fulgurante, passant de 15,85% de réalisation en août 2023 à un achèvement complet en février 2025.
Propulser l'Algérie vers l'autonomie hydrique
Dotée d’une capacité journalière de 300 000 m³, elle renforcera l’approvisionnement en eau potable de plusieurs wilayas, à savoir 160 000 m³ pour Annaba, 80 000 m³ pour El Tarf, 40 000 m³ pour Guelma et 20 000 m³ pour Skikda. S’étendant sur 11 hectares, ce projet d’envergure est réalisé par l’Entreprise nationale de réalisation des canalisations et la Société algérienne de réalisation des projets industriels (Sarpi), sous la supervision de l’Algerian Energy Company (AEC), toutes filiales de Sonatrach.
Ce chantier s’inscrit dans le cadre d’un investissement global de 2,4 milliards de dollars destiné aux cinq premières stations, avec six autres projets programmés en 2026. Le programme de dessalement ne vise pas seulement à garantir une fourniture continue en eau potable, mais également à rediriger les ressources hydriques conventionnelles vers des secteurs stratégiques, tels que l’agriculture et le développement industriel.
L’inauguration de la station de Koudiet Eddraouche symbolise ainsi la transformation d’un sérieux problème en une solution moderne et autonome. Sous l’impulsion du président Tebboune et grâce à la synergie des filiales stratégiques de Sonatrach, notamment l’Entreprise nationale de réalisation des canalisations (ENAC), l’ENGTP, la Sarpi et la Société nationale de génie civil et bâtiment (GCB), l’Algérie se positionne en pionnière de la gestion durable de ses ressources en eau. La réussite de ces projets, qui s’étendent désormais jusqu’aux stations de Cap Blanc (Oran), Fouka (Tipasa), Tighremt (Béjaïa) et Cap Djinet (Boumerdès), augure d’un avenir où les défis du stress hydrique seront transformés en opportunités de développement et d’innovation.
Parallèlement à ces avancées, l’Algérie investit dans la modernisation des stations de traitement des eaux usées afin d’atteindre un taux de purification maximal et de renforcer leur usage dans l’irrigation agricole. Le ministère prévoit ainsi de porter l’exploitation de ces installations de 10 à 30% d’ici la fin de l’année en cours, renforçant davantage la stratégie globale de gestion durable de l’eau.
Annaba / De notre bureau M.-F. Gaidi