Les habitants du chef-lieu de la commune de Tazmalt, également chef-lieu de daïra, sise à l’ouest de la wilaya de Béjaïa, endurent une pénurie chronique d’eau potable. Certains quartiers, ne sont alimentés qu’une fois par semaine.
La situation se complique davantage lors de la saison estivale. « Deux heures par semaine sont insuffisantes pour subvenir à nos besoins. Nous n’arrivons même pas à remplir nos jerricans à la maison. Même le débits est très faible », déplore un habitant du quartier Tinessouine. Pour parer au manque, le recours au citernage est la seule solution qui s’offre aux habitants. Cependant, à long terme, cette solution épuise les économies des foyers. « Chaque semaine je débourse 2000 dinars pour l’achat de l’eau des citernes. A ce rythme je risque de me retrouver avec du crédit la fin du mois. Les responsables doivent trouver des solutions urgentes », rajoute notre interlocuteur. La situation semble moins pénible au niveau du quartier Merlot, non loin de Tinessouine. L’eau coule dans les robinets deux fois par semaine. Ce qui permet aux ménages de faire quelques réserves.
Un réseau de distribution vétuste
Le chef-lieu communal peuplé de près de 20000 habitants, est alimentée par deux forages produisant, respectivement, 15 et 25 litres par seconde. L’été de l’année écoulée a été l’un des plus secs. Le niveau de l’un des deux forages avait drastiquement baissé avant de s’assécher, plongeant ainsi la commune dans une pénurie sans précédent. Outre la pénurie de la ressource hydrique, l’APC est confrontée à un autre problème. Les pannes répétitives des pompes et les nombreuses fuites dans le réseau d’eau potable, pèsent lourd sur le budget communal. « Certaines conduites datent de l’ère coloniale et sont tellement rouillées et bouchées. Nous les remplaçons au fur et à mesure selon la disponibilité des moyens financiers et matériels. Quant aux fuites, elles sont quasi quotidiennes. Heureusement que nous disposons de quatre plombiers qualifiés qui sont en mesure d’effectuer les réparations. Le chef-lieu dispose aussi d’un réservoir datant aussi de l’époque coloniale est toujours en service malgré son état de dégradation», dira Yuba Redjdal, élu de l’APC de Tazmalt. Selon notre interlocuteur, la rénovation et modernisation du réseau AEP de la commune nécessite une enveloppe financière de 160 milliards de centimes.
Par ailleurs, la commune dispose d’une capacité de stockage de l’eau suffisante pour couvrir les besoins des foyers.Cependant, c’est le manque de la ressource hydrique qui fait défaut. A titre d’exemple, un réservoir de 1000 litres a été réalisé au niveau de la localité de Tiouririne en 2019, mais qui n’a jamais été exploité.Il risque même une dégradation et des fissures. « Nous avons réclamé la réalisation d’un troisième forage, en septembre de l’année écoulée, afin d’alléger la pression sur les deux existant. Notre demande n’a pas encore satisfaite », déplore M. Redjdal. « La ville de Tazmaltrisque de connaitre une situation beaucoup plus délicate, notamment avecson extension dans tous les sens. De nouvelles cités et infrastructures de base sont érigées et devraient être raccordées au réseau d’AEP. C’est une pression supplémentaire qui s’exerce sur l’APC », explique Abdelmalek Hamouche, adjoint du P/APC. En effet, ce sont plus de 500 logements en cours d’achèvement et qui seront livrés incessamment à leurs bénéficiaires. Toutes ces nouvelles habitations doivent être raccordées au réseau d’eau. Quant au nouvel hôpital de 60 lits, réceptionné en janvier de l’année en cours, dont une seule partie est opérationnelle, il est approvisionné en eau potable via un camion-citerne de la commune. La situation risque d’être plus compliquée après la mise en service de la totalité de l’infrastructure. « Nous comptons céder incessamment la gestion de l’eau potable à l’Algérienne des eaux. En outre, nous réclamons aussi des pouvoir publics de se pencher sur ce sérieux problème de pénurie d’eau auquel est confrontée notre commune », diront nos interlocuteurs qui, selon eux,la future station de dessalement d’eau de mer à Tighremt, dans la commune de Toudja, est porteuse d’espoir.