Dans une compilation des prévisions sur la croissance économique globale, le Forum économique mondial alerte sur un ralentissement en 2024 en raison de la hausse des taux d’intérêt, des prix de l’énergie et des guerres en Ukraine et en Palestine.
«Six économistes sur dix, interrogés dans le cadre du rapport sur les perspectives des économistes en chef du Forum économique mondial, considèrent que les perspectives économiques mondiales sont anémiques et s’attendent à ce que les conditions générales s’affaiblissent au cours de l’année à venir» précise le FEM. Citant des projections effectuées par des banques de renom et un sondage Reuters auprès d’économistes, l’analyse du FEM prévoit un ralentissement à 2,6% en 2024 contre 2,9% cette année. Le ralentissement touchera particulièrement l’Europe et le Royaume-Uni.
Ce dernier conserve le taux de croissance des prix à la consommation le plus élevé des pays du G7. Le PIB du Japon s’est contracté de 2,1% au troisième trimestre soit plus que la baisse de 0,6% prévue initialement. «Les données soulignent l’impact de la hausse des prix sur les dépenses de consommation et les défis auxquels les entreprises sont confrontées, en particulier dans le contexte d’une baisse de la demande en provenance de Chine», indiquent des données bancaires.
Même si le risque de récession est moindre pour les Etats-Unis, l’incertitude continue de planer sur les décisions de la Réserve fédérale au sujet des taux d’intérêt, ce qui rend l’avenir difficile à prévoir. Selon la même analyse, l’économie chinoise pourrait s’affaiblir avec la quête des entreprises pour une relocalisation. La banque Goldman Sachs est plus optimiste en s’attendant à des performances supérieures à celles enregistrées en 2023.
«L’économie se dirige, selon cette banque, vers une croissance supérieure avec une progression annuelle de 2,6%, dépassant la prévision de 2,1% établie par les économistes de Bloomberg.» Selon la banque d’investissement, le pic des hausses de taux d’intérêt est dépassé et que les politiques de resserrement monétaire et budgétaire ont atteint l’essentiel de leur impact sur l’économie mondiale.
Cet optimisme n’est pas partagé par le président de la Fed, qui a estimé que la lutte contre l’inflation n’a pas encore atteint son objectif et que d’autres hausses des taux d’intérêt pourraient être nécessaires.
Des signes de ralentissement du marché de l’emploi soutiennent la tendance de lutte permanente de la Fed pour ralentir l’inflation. La hausse des prix à la consommation est une constante mondiale depuis plusieurs mois, notamment depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. En Argentine, l’inflation en rythme annuel affiche 140,7%. Les analystes prévoient une baisse des ventes des cadeaux de fin d’année du fait des niveaux élevés d’inflation en Europe et aux Etats-Unis.
Les consommateurs privilégieront l’achat de produits de première nécessité plutôt que les cadeaux, estiment les analystes. Des dirigeants d’entreprises de jouets prévoient une baisse des ventes de 10 à 12% par rapport à l’année précédente.