La commune de Taourirt Ighil vit sous perfusion, grâce aux maigres subventions que lui verse l’Etat. Elle n’arrive même pas à couvrir les dépenses courantes de fonctionnement. Chaque exercice budgétaire est bouclé par la subvention d’équilibre.
«Notre commune a toujours été déficitaire. Les exécutifs qui se sont succédé depuis quatre décennies à la tête de la municipalité n’ont pas réussi à l’extraire de l’ornière du sous-développement. Toutes les tentatives, et Dieu sait qu’il y en a eues, ont butté sur le blocage de l’administration. À croire que la collectivité locale est vouée éternellement à assurer le rôle d’une entité administrative», râle un membre de l’exécutif municipal de Taourirt Ighil.
Pour illustrer son propos, le responsable communal rappelle la dernière initiative en date de l’APC, et pour laquelle l’administration a réservé une fin de non-recevoir.
«Nous avons, tout récemment, procédé à une localisation de terrain pour la création d’une zone d’activité composée de 12 lots, près du lieu-dit ‘Lambert’. La commission de wilaya a validé le choix de l’APC, mais à notre grande surprise, l’agence foncière s’y est opposée, au motif que le terrain convoité est sous le régime forestier», déplore-t-il.
Le même sort est réservé, selon notre interlocuteur, à un autre projet similaire de création d’une ZAC à Lambert, lequel projet a également achoppé sur le niet de l’Agence foncière de wilaya.
«C’est à n’y rien comprendre : d’un côté, les pouvoirs publics exhortent les collectivités locales à valoriser et rentabiliser leur patrimoine et à assurer leur propre essor par l’ébauche de projets d’investissement, et, d’autre part, on freine tout élan visant à promouvoir l’attractivité du territoire et à atteindre l’autonomie financière de la collectivité locale», dira-t-il, interloqué.
Pour ce responsable local, l’APC ne peut pas se cantonner ad vitam æternam dans le rôle d’appendice administratif, en se limitant à la délivrance de documents d’état civil, le transport des enfants scolarisés et la collecte des ordures.
«Tout le monde en convient, notre salut est dans la libération des initiatives, l’encouragement de l’acte d’investir et le renforcement des prérogatives des élus locaux, notamment celle du président de l’APC. Les différents plans de développement local, réalisés à coups de milliards par le truchement des PCD, PSD et autre FCCL, ont tous montré l’étendue de leurs limites. Les communes ne font que s’enliser dans la pauvreté avec, à la clé, l’amplification du mouvement d’exode rural et la désertification de l’arrière-pays», relève-t-il.