Lovée en zone montagneuse sur la rive droite de la Soummam, Tamokra est l’une des rares communes de la wilaya de Béjaïa à ne pas disposer d’un lycée. «Nous sommes considérés comme des citoyens de seconde zone. Nous n’avons même pas droit d’accès à un système éducatif digne de ce nom, comme toutes les circonscriptions», vitupère un parent d’élèves, dont deux enfants sont scolarisés à Akbou. «Nos enfants suivent leur cursus secondaire dans des conditions intenables, coupés de leurs familles.
Ils sont voués à un échec certain au bout de leur parcours», ajoute-t-il, sur un ton amer. Un autre parent du village Bicher dit s’inscrire en faux contre l’idée selon laquelle une commune doit disposer d’un effectif de 600 lycéens au moins, pour prétendre à l’ouverture d’un établissement d’enseignement secondaire : «C’est un arguent qui ne tient pas la route, car nous revendiquons, non pas un lycée, mais seulement une annexe, pour sauver nos enfants du décrochage et de l’échec scolaire. Le statu quo actuel est non seulement pénalisant pour nos élèves, mais il contribue à l’exode rural. Les gens préfèrent s’en aller, en quête de meilleures conditions de scolarité pour leurs enfants.
Si la tendance actuelle devait persister, nous n’aurions plus d’enfants à scolariser dans un avenir proche», plaide-t-il.
Rencontré à hauteur du chef-lieu communal, un groupe de parents se dit profondément déçu par la fin de non-recevoir réservée par les pouvoirs publics à leurs requêtes. «C’est comme si l’on prêchait dans le désert. Nos demandes, plusieurs fois réitérées, n’ont pas eu la moindre réponse, fut-elle négative», s’indigne un parent.
Contacté par nos soins, un responsable de l’APC assure souscrire pleinement aux revendications de ses concitoyens, qu’il trouve «légitimes et fondées». «L’accès de nos enfants, tout paliers confondus, à une éducation de qualité, fait partie de nos préoccupations majeures. Il est pour le moins inconcevable qu’en 2022 nos lycées soient obligés de rallier la ville d’Akbou, ou même la wilaya limitrophe de Bordj Bou Arréridj, pour trouver une place pédagogique», conteste-t-il.