Les Etats-Unis ont annoncé avoir approuvé vendredi dernier la vente à Taïwan de systèmes de missiles sol-air pour un total de plus d’un milliard de dollars, une transaction qui pourrait irriter Pékin, a rapporté hier l’AFP.
La vente, qui doit encore être validée par le Congrès, comprend différents systèmes antiaériens, dont des Nasams et 123 missiles, selon l’agence américaine chargée de la vente de matériel militaire à l’étranger. Cette transaction s’élève à 1,16 milliard de dollars. Une autre vente annoncée vendredi porte sur des systèmes de radars pour un montant total de 828 millions de dollars. L’équipement sera directement prélevé sur les stocks de l’armée de l’air américaine. Les Etats-Unis ne reconnaissent pas Taïwan comme un Etat et considèrent la République populaire de Chine comme seul gouvernement légitime, mais apportent néanmoins à Taipei une aide militaire importante. Pékin s’oppose régulièrement au soutien américain apporté à Taïwan et accuse Washington de se mêler de ses affaires. La Chine continentale considère que Taïwan est l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Elle dit privilégier une «réunification pacifique» avec l’île, gouvernée par un système démocratique. Mais elle n’a jamais renoncé à employer la force militaire et envoie régulièrement navires de guerre et avions de chasse autour du territoire.
Mi-octobre, Taïwan a détecté un nombre record de 153 avions chinois en un seul jour près de l’île au terme d’une journée de manoeuvres militaires chinoises.
Un mois plus tôt, Pékin a sanctionné des entreprises de défense américaines, en représailles à l’approbation par Washington de la vente d’équipements militaires à Taïwan. La Chine, qui revendique Taïwan comme faisant partie de son territoire, a intensifié ses démonstrations de force autour de l’île autonome ces dernières années. Lundi, Pékin a déployé des avions de chasse, des drones, des navires de guerre et des garde-côtes pour encercler Taïwan. Il s’agit de sa quatrième série de manœuvres de guerre à grande échelle autour de l’île en un peu plus de deux ans. Les dirigeants communistes chinois insistent sur le fait qu’ils n’excluent pas de recourir à la force pour placer Taïwan sous le contrôle de Pékin. Jeudi, Xi Jinping a encore affirmé que l’armée chinoise devait «sauvegarder fermement la sécurité stratégique et les intérêts fondamentaux du pays».
Pékin dit privilégier une réunification «pacifique», mais n’a pas renoncé à employer la force militaire. La Chine et Taïwan sont gouvernés séparément depuis 1949, et les forces nationalistes de Tchang Kaï-chek sur l’île ont été défaites par les combattants communistes menés par Mao Tsé-toung.