Des pirates informatiques ont volé des «informations sensibles», dont des documents militaires et gouvernementaux, à Chunghwa Telecom, principal opérateur télécom de Taïwan, et les ont vendues sur le dark web, a indiqué hier le ministère de la Défense de l’île, cité par l’AFP.
Cette confirmation d’une nouvelle fuite de données majeure à Taïwan intervient après la révélation d’un piratage de l’opérateur par la chaîne d’information locale TVBS.
Dans un reportage, la chaîne a montré une capture d’écran d’un message des pirates informatiques annonçant qu’ils «vendaient 1,7 téraoctets de données de Chunghwa Telecom» comprenant des contrats gouvernementaux. «La première analyse de cette affaire est que les pirates ont obtenu des informations sensibles de Chunghwa Telecom et les ont vendues sur le dark web, y compris des documents provenant des forces armées, du ministère des Affaires étrangères, des garde-côtes et d’autres unités», a confirmé le ministère de la Défense dans un communiqué. Taïwan est devenu l’une des principales cibles des attaques informatiques dans le monde, selon les experts.
Les tactiques employées contre les infrastructures taïwanaises portent la marque de groupes parrainés par l’Etat chinois, ont suggéré certains experts. Pékin revendique l’île démocratique comme faisant partie de son territoire et vise, à terme, une réunification, sans exclure de recourir à la force. Le ministère de la Défense a précisé qu’un contrat de l’armée de l’air inclus dans le vol de données n’était «pas une information confidentielle».
La correspondance entre la marine et Chunghwa ne contenait pas non plus d’information classifiée, a indiqué le ministère. Ni le ministère ni TVBS n’ont identifié les pirates ou indiqué leur provenance. Chunghwa Telecom a précisé jeudi avoir «mené une enquête pour déterminer les causes de l’incident présumé» qui n’a pas causé «d’impact significatif» sur ses opérations, dans un communiqué à la Bourse de Taïwan.
Les attaques en ligne font partie du harcèlement auquel la Chine se livre presque quotidiennement contre l’île, avec des vols d’appareils militaires et le déploiement de bateaux de guerre dans ses eaux, selon les autorités taïwanaises.
L’année dernière, Microsoft a signalé la menace d’un groupe basé en Chine appelé Flax Typhoon visant Taïwan. Selon le géant technologique américain, Flax Typhoon a pour objectif «d’espionner et de maintenir l’accès» à diverses organisations taïwanaises le plus longtemps possible.