Syrie : Al Assad se dit prêt à rencontrer Erdogan en fonction du «contenu» des entretiens

16/07/2024 mis à jour: 21:33
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Photo : D. R.

Le président syrien Bachar Al Assad s’est dit prêt hier à rencontrer son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, en fonction du «contenu» des entretiens, en réponse à une main tendue du président turc, rapporte l’AFP.

Damas et Ankara ont rompu toutes relations officielles en 2011, après le début du conflit syrien qui dure depuis plus de 13 ans et a morcelé le pays. «Si rencontrer (Erdogan) aboutit à des résultats (...) et sert les intérêts du pays, alors je le ferais», a dit Al Assad en réponse à une question de la presse. «Mais le problème (...) réside dans le contenu de la réunion», a-t-il ajouté, estimant que «le soutien au terrorisme et le retrait du territoire syrien» des troupes turques constituent «l’essence du problème».

Al Assad a réaffirmé cette position de son pays en réponse à R. T. Erdogan, qui a affirmé, il y a quelques jours, qu’il peut inviter «à tout moment» son homologue syrien en Turquie. Il a ensuite annoncé, samedi, la fin imminente de l’opération des forces armées turques contre les séparatistes kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans le nord de l’Irak et de la Syrie.

«Sans discussion autour de l’essence du problème, quel sens aurait la rencontre ?», s’est encore interrogé Al Assad, affirmant qu’un tel rendez-vous devrait «répondre aux intérêts» des deux pays. «Une réunion est nécessaire quel que soit le niveau», a-t-il ajouté, précisant qu’une rencontre «au niveau sécuritaire» est en train d’être organisée par «certains médiateurs».

Depuis 2022, Damas exige que la Turquie retire ses forces, qui contrôlent deux zones frontalières au nord du pays et exercent une influence dans le nord-ouest, contrôlé par les jihadistes, en préalable à toute rencontre et normalisation des relations.

Partenaire politique et économique privilégié de Damas, la Turquie a, au début du soulèvement populaire en Syrie, conseillé à son allié d’engager des réformes politiques, puis appelé à la démission de Bachar Al Assad.

En mars 2012, la Turquie a fermé son ambassade à Damas, le président Erdogan taxant Bachar Al Assad de «meurtrier» et «terroriste». Ankara a alors accueilli les groupes de l’opposition politique syrienne et engagé un soutien aux rebelles armés.

Mais la Turquie a ensuite mis en avant la nécessité d’empêcher qu’un «corridor de la terreur», selon les mots de Erdogan, ne s’ouvre dans le nord de la Syrie, où les Kurdes ont installé une administration autonome, refusée par Ankara comme par Damas. En août 2022, Ankara a pour la première fois dit vouloir réconcilier l’opposition et le régime en Syrie, provoquant la colère des opposants et rebelles syriens.

 

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