La Journée mondiale de la santé, célébrée hier, a été placée cette année sous le thème : «Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir». Cette date, qui marque l’anniversaire de la fondation de l’Organisation mondiale de la santé en 1948, est l’occasion d’exhorter les gouvernements à redoubler d’efforts pour la protection de la santé publique et à engager des «programmes de sensibilisation à long terme s’étendant au-delà du 7 avril».
Au plan national, et au sujet de la santé maternelle et néonatale, le dossier le plus évident à remettre à l’ordre du jour est celui relatif aux projets d’hôpitaux mère-enfant inscrits ces dernières années. Des retards ont été enregistrés dans la réalisation de ces structures spécialisées, qui constituent le maillon faible du système de santé dans de nombreuses localités.
Un progrès indéniable a été accompli dans les zones retirées, à l’image de ce village de montagne où nous nous sommes rendus il y a une vingtaine d’années, lors d’une tempête de neige, et où ce fut la garde communale qui prêta son appareil de chauffage pour assurer les conditions vitales d’un accouchement dans la «maternité de l’extrême». Aujourd’hui, la détresse est d’un autre ordre, elle est liée à la couverture sociale devant être garantie lorsque l’admission intervient dans une clinique privée, souvent en raison de l’absence d’un encadrement médical spécialisé au centre de soins local ou à l’hôpital public.
Les signaux d’alerte sanitaire ne sont plus recueillis sur le terrain, comme lors des décennies précédentes, ils s’affichent à présent sur les moyens de communication modernes. Ils sont parfois accablants et devraient atterrir en priorité sur les plateformes numériques mises en place par les instances gouvernementales. Des appels à l’aide et à l’assistance financière, découverts parfois à titre posthume, lancés par des malades qui se retrouvent orientés vers des soins onéreux lorsque l’appareil thérapeutique est hors service dans la structure sanitaire publique.
La veille sanitaire a assurément une dimension sociale. Il y a urgence à réinventer l’action sociale, en redéployant ses démembrements administratifs, pour faire en sorte que le dénuement ne s’ajoute pas à la maladie. Dans la stratégie de renforcement du système de santé, les départements ministériels intervenant dans le domaine social ont un rôle important à assumer.
Les autorités ont longtemps laissé agir les élans de solidarité, qui continuent de s’affirmer devant les situations de détresse, même si les campagnes de collecte d’argent sont strictement réglementées ou interdites sous certaines formes. Des cellules d’écoute et de prévention ont été installées à travers les localités par les directions de wilaya de l’action sociale, réunissant des médecins, des psychologues et des sociologues.
La redynamisation de ces structures de base est indispensable, pas uniquement pour absorber le chômage des diplômés, mais pour rendre effective et probante la mise en œuvre des programmes d’assistance sociale et d’accès aux soins.
Les recommandations de l’OMS n’ont pas vocation à être intégrées exclusivement par les instances sanitaires, mais à trouver écho dans tous les départements ministériels, dès lors que la préservation de la santé des individus implique une synergie des politiques publiques, une cohésion et une complémentarité de l’action gouvernementale. Même si le délai de sa mise en application est porté à une année, un arrêté interministériel fixant les conditions de vente des fruits et légumes a retenu l’attention de l’opinion publique.
Les traces des «traitements phytosanitaires», notoires et visibles sur les produits de consommation, ne suscitent pas encore la réaction des services de contrôle. Une récente affaire portée devant la justice en Europe par la famille d’un adolescent exposé avant sa naissance à une substance chimique utilisée dans les herbicides montre que la protection de la santé publique intervient dès le stade prénatal.