La gouvernance locale demeure en phase de reconstruction et beaucoup d’espoirs sont fondés sur les futurs codes de la commune et de la wilaya en cours de finalisation.
Même si la nouveauté est de conférer un rôle économique et d’acteurs du développement aux élus locaux, en renforçant leurs prérogatives qui sont en fait des charges, il reste que les dispositions les plus significatives seront celles qui garantiront une ouverture à la société civile, et l’implication du mouvement associatif, à travers les comités de village et de quartier, dans la gestion des affaires locales.
Synthétisé sous l’expression «démocratie participative», ce mode d’organisation permet de prendre acte en temps réel des préoccupations des habitants et d’engager les décisions pour leur prise en charge sans attendre un enchaînement paroxystique des événements comme ceux qui viennent d’être vécus au sujet de l’eau potable. L’inscription et le lancement d’opérations moyennes ou de projets d’envergure, ainsi que leur livraison dans les délais contractuels, doivent être la règle dans le fonctionnement des collectivités locales qui ne peuvent plus s’accommoder, comme au temps peu mémorable de l’incurie, des situations de détresse et des solutions d’urgence. La mise à niveau et le développement de secteurs entiers requièrent un travail de planification qui repose et s’inspire des données sur le terrain et des réalités vécues par la population.
La voix et les doléances de cette dernière bénéficient présentement d’espaces d’expression, notamment sur les plateformes numériques lancées par l’administration centrale, obtenant régulièrement des informations sur les opérations prévues pour résoudre les cas exposés. Le mécanisme sera encore plus efficient si les assemblées locales assument pleinement leur vocation et leur obligation d’être à l’écoute des citoyens, des habitants des zones qui peuvent passer de l’éclaircie à l’ombre lorsque les canaux de la communication et de la collaboration sont rompus.
Il est attendu des prochains textes législatifs d’intégrer les conditions d’une plus grande représentativité et cohésion des assemblées locales. En plus du manque d’interaction avec la société, les dispositions antérieures pouvaient amener des situations de blocage au sein même de ces assemblées, faisant naître ainsi le paradoxe d’une élection qui aboutit à la démission. Selon des échos repris dans la presse nationale, la candidature des anciens membres des assemblées frappées de dysfonctionnement, de paralysie puis de suspension, ne sera pas avalisée. Le potentiel de compétence et d’engagement désintéressé que renferme la société est tel que l’élection d’une assemblée locale opérationnelle et performante ne peut constituer une entreprise laborieuse ou aléatoire.
Le mode de désignation du P/APC et de son exécutif, jusqu’ici basé sur d’improbables alliances ou coalitions, doit être dépassé pour revenir au simple respect des résultats des élections enregistrés le jour du scrutin.
Le rôle des élus à l’APN et au Conseil de la nation, dans la défense et l’accompagnement de la demande citoyenne auprès de l’administration locale et au niveau du gouvernement, mérite également d’être rappelé. Tout en tenant compte de leurs propres doléances en rapport avec l’exercice de leur mission, les parlementaires ont le crédit, l’argument et les voies et moyens pour relayer efficacement les attentes de leurs électeurs.
La réhabilitation de la voix citoyenne, à l’occasion du vote et durant tout le mandat des élus locaux et nationaux, conditionnera l’édification sociale et économique du pays dans un contexte de stabilité, qui représente le second facteur pour réussir une synergie en faveur du développement.