La banque centrale suisse (BNS) a accusé une perte record de 132,5 milliards de francs suisses (133 milliards d’euros) en 2022 en raison des secousses sur les marchés financiers, annonce-t-elle lundi. La BNS a relevé légèrement en hausse sa première estimation de janvier et confirme dans un communiqué qu’elle supprime les versements à la Confédération et aux cantons. «Cette perte rend impossible toute distribution au titre de l’exercice 2022», indique-t-elle dans le communiqué, détaillant les chiffres définitifs pour l’année écoulée. La BNS leur reverse habituellement une partie de son bénéfice. En 2021, elle avait dégagé un bénéfice de 26,3 milliards de francs suisses et leur avait reversé un montant total de 6 milliards de francs. Mais avec les fortes secousses sur les marchés financiers, la banque centrale suisse a essuyé une lourde perte de 131,5 milliards de francs sur ses placements en valeurs étrangères, indique-t-elle dans le communiqué. Son stock d’or, qui est resté inchangé, a vu sa valeur augmenter de 0,7%, dégageant une plus-value de 408,5 millions de francs. Mais ses positions en francs ont elles aussi essuyé une perte qui s’est montée à 1 milliard de francs. Pour mener sa politique monétaire, la banque centrale suisse s’appuie sur un vaste portefeuille de placements qui comprend notamment de l’or, des actions et des obligations. Pendant sept ans, elle avait mené une politique monétaire ultra-accommodante afin de lutter contre la surévaluation du franc suisse par le biais d’un taux d’intérêt négatif, complété par des interventions sur les marchés pour limiter l’appréciation de sa monnaie, ce qui a fait gonfler ses réserves en devises étrangères. Mais avec l’accélération de l’inflation, elle a changé de cap en milieu d’année l’an passé et graduellement remonté ses taux. En décembre, son taux directeur a été relevé à 1% lors de sa dernière réunion trimestrielle de politique monétaire. Elle doit annoncer sa prochaine décision de taux le 23 mars.