Stations de gravures rupestres de Naâma : Un patrimoine archéologique en quête de valorisation

21/08/2023 mis à jour: 14:33
APS
2009
Les stations d’inscriptions rupestres de Nâama ont besoin d’efforts pour leur promotion, leur valorisation et leur entretien - Photo : D. R.

Les stations de gravures rupestres, répertoriées sur plusieurs sites de la wilaya de Naâma, constituant un véritable trésor archéologique d’attrait touristique et d’une grande valeur historique, nécessitent une valorisation et une protection contre certains comportements qui altèrent certains sites, ont souligné des acteurs du mouvement associatif et des spécialistes en histoire et en archéologie.

Ces stations de gravures rupestres de la wilaya font l’objet d’attitudes «irréfléchies» de certains visiteurs, qui ignorent leur valeur, car des gribouillis, de la peinture et des expressions y ont été observés, détériorant leur état d’origine et déformant l’ancien héritage de l’homme préhistorique datant de plusieurs siècles.

Les stations d’inscriptions rupestres de Naâma ont besoin d’efforts pour leur promotion, leur valorisation, leur entretien et une attention «urgente» pour réduire les effets négatifs des facteurs naturels, climatiques et humains sur elles, en particulier les gribouillis et les graffitis apposés sur les dessins, a indiqué le chef du bureau de wilaya de l’association nationale du tourisme Kounouz Djazaïr (Trésors de l’Algérie), Rahmani Abderrahmane.

Les effets de ces comportements sont visibles au niveau de la station Kaous Lahmar au village Redjimat, dans la commune d’Asla, ainsi que dans d’autres sites dans les régions de Mehisrat, Nekkar, Hadja Maktouba, dans la commune de Tiout, et d’autres fresques découvertes près de Ksar Meghrar Tahtani, en raison du manque de sensibilité et de conscience de l’importance de ce patrimoine touristique et archéologique, tel qu’il a été enregistré lors des inspections sur le terrain, comme l’a confirmé Ali Azrar du bureau de wilaya de l’Organisation nationale pour la promotion du tourisme des jeunes et du patrimoine algérien.

L’écrivain et chercheur en histoire et patrimoine de la région, Dardour Ahmed, souligne l’importance de ces sites, indiquant que le nombre de sites découverts dans la wilaya de Naâma est d’environ 540 stations, des trésors inestimables qui constituent la mémoire de la région, exprimant le mode de vie de l’homme préhistorique et ses relations avec la nature, les formes de chasse et autres matériaux que les universitaires utilisent pour enrichir les recherches historiques sur la région, sans oublier leurs rôles et composantes dans la dynamisation de l’activité touristique.

Le guide touristique, Hanine Mohamed, qui s’intéresse au patrimoine de l’oasis et du ksar de Tiout, propose l’implication de divers acteurs de terrain issus de la société civile, notables, cheikhs et chercheurs, en plus de s’appuyer sur des références historiques pour promouvoir ce patrimoine au niveau local et mondial, avec la création de sites web spécialisés et des pages électroniques pour faire connaître cet héritage historique et consolider sa valeur.

Les composants de nombreux sites archéologiques de la wilaya ont été dévoilés par des chercheurs et étudiants des instituts spécialisés de diverses universités du pays, afin de scruter et diagnostiquer ces indices indiquant la présence de la vie humaine dans la région depuis des milliers d’années, en «attendant un intérêt tangible pour l’implantation d’un tourisme culturel et scientifique», a souligné Dr Benmiloud Wassila, archéologue et responsable à l’Institut des sciences humaines et sociales du Centre universitaire de Naâma.

«Ce patrimoine touristique, culturel et préhistorique intéresse les chercheurs et doctorants au niveau du laboratoire de recherche dans le patrimoine historique du Sud-Ouest du même pôle universitaire, qui a lancé des projets de recherche adoptant des techniques de numérisation pour valoriser les différents monuments archéologiques de la wilaya», a indiqué le responsable du laboratoire, le professeur Mabkhout Boudaouiya.

La direction du tourisme et de l’artisanat de la wilaya de Naâma déploie de grands efforts pour stimuler l’activité touristique et attirer les touristes vers les zones où se trouvent les gravures rocheuses, a souligné le directeur du secteur, Benmaâzouz Abdelhalim.

Dans ce contexte, un circuit touristique historique et culturel a été créé, qui s’étend des stations des gravures rupestres de la commune de Tiout, passant par les zones de Fartassa, Oulgag, Tachtoufat, El Bridj, Mekalis et Aïn Aïssa  jusqu’à la zone de Moghrar, à l’extrême sud de la wilaya, dans laquelle on compte environ 100 stations, en plus des grandes fresques murales d’inscriptions et de dessins rupestres au niveau des sites de Sidi Brahim, Rouaissat, Hassi El Bachir, Oum Braïm, Chaâbat Bouguern, Beni Omran et Autres.

Ce circuit attire les touristes et offre l’occasion aux visiteurs, à travers des visites organisées par des agences de tourisme et de voyages, de découvrir des sites archéologiques, historiques, culturels et naturels divers, en plus de valoriser les produits touristiques au niveau de ces communes, «l’animation des zones touristiques, permettant de créer des opportunités d’emploi dans divers domaines liés au tourisme, l’artisanat artistique, les plats traditionnels, entre autres», a ajouté le même responsable.
 

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