Rachid Mekhloufi (1936-2024), décédé vendredi 8 novembre à Paris, a marqué son passage dans le football.
Des terrains vagues à Sétif jusqu’aux nombreuses fonctions qu’il a occupées, en tant qu’entraîneur, sélectionneur, membre de la commission technique à la Confédération africaine de football (CAF), en passant par l’équipe juniors de l’USFM Sétif, l’équipe première de l’AS Saint-Etienne, l’équipe de France B et militaire avec qui il a remporté la Coupe du monde militaire en 1957 en Argentine, les merveilleuses années passées avec la glorieuse équipe du FLN (1958-1962), la mission que lui a confiée la CAF en 1972, sélectionner et diriger la sélection d’Afrique à la mini-Coupe du monde organisée au Brésil, le cours passage qu’il a effectué à la tête de la FAF (janvier 1988- février 1989), sans oublier son second passage à Saint-Etienne, les deux périodes durant lesquelles il a pris en main la sélection nationale, ponctuées par deux titres (médailles d’or aux Jeux méditerranéens 1975 et aux Jeux africains 1978) et bien d’autres étapes d’un parcours accompli. Les stations marquantes de sa carrière d’entraîneur et de responsable sont les suivantes. En 1972, la CAF l’a désigné pour diriger la sélection africaine à la mini-Coupe du monde organisée au Brésil.
A l’époque, Rachid Mekhloufi avait été choisi pour diriger la sélection maghrébine lors du tournoi international, avec Palmeras (Brésil), Milan AC et une sélection de Budapest. Les deux tournois (à Bahia et à Alger) se jouaient à la même période. Une fois Rachid Mekhloufi au Brésil, le MJS a nommé le regretté Kamel Lemoui à sa place. L’intéressé n’a pas apprécié la décision de la tutelle et l’attitude de Kamel Lemoui. Conséquence, il a remis tous ses mandats techniques au niveau du football algérien. Il a vécu avec cette plaie jusqu’à la fin de ses jours.
Pendant qu’il dirigeait la sélection africaine au pays de Pelé, la sélection maghrébine remportait le tournoi d’Alger 1972 avec Ahcène Lalmas au sommet de sa forme. Cette période a débouché sur de profondes fractures entre des membres de l’équipe du FLN. 3 années plus tard (1975), il a répondu à l’appel du devoir, comme en 1958, et a conduit les Verts au sacre aux Jeux méditerranéens à Alger et 3 ans après (1978 ) à la médaille d’or aux Jeux africains à Alger. Dans sa carrière d’entraîneur, il y a une période méconnue.
En effet, en 1974, les dirigeants koubéens et ceux de Sonatrach, entreprise qui a parrainé le RC Kouba, l’ont sollicité pour entraîner les Vert et Blanc. L’expérience n’a pas dépassé les 6 semaines qui coïncidaient avec la préparation à l’inter-saison. Autre chapitre méconnu, son passage au sein de la commission technique de la CAF. Fidèle aux principes qui ont guidé sa vie et sa carrière, il avait refusé en 1994 de participer au vote du onze type de la CAN Tunisie 1994. La veille de la finale Nigeria-Zambie (2-0), il s’est démarqué des autres membres de la commission et a refusé que le Ghanéen Abedi Pelé soit sacré meilleur numéro 10 du tournoi. Lors de la conférence de presse organisée au Mechtel, pour la circonstance, il s’est présenté devant les journalistes et a déclaré : «Je suis devant vous pour dire que je ne m’associe pas avec ce vote qui n’a aucun lien avec le football.» Dont acte. C’est du Mekhloufi pur jus.
En 2000, il a présenté sa candidature pour l’élection au Comex de la CAF. Le vote s’est déroulé au Palais des congrès à Accra (Ghana ). Il n’a pas récolté beaucoup de voix «à cause d’une campagne électorale mal conduite», chuchotèrent quelques témoins sur-place.
Il faudrait des livres pour raconter la vie et la carrière d’un géant du football.
Mekhloufi sera inhumé aujourd’hui à El Alia
Rachid Mekhloufi sera inhumé ce jour au cimetière El Alia, après salat Dohr. La dépouille est arrivée hier en fin de journée en provenance de Paris où il est décédé vendredi à l’âge de 88 ans.