Stade du 8 Mai 1945 de Sétif : Stade olympique, dites-vous…

25/08/2022 mis à jour: 08:11
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Photo : D. R.

La récréation est terminée. Riches et indigents de la Ligue I rentrent en scène. A l’instar des supporters des autres formations professionnelles n’ayant de professionnel que l’intitulé, les fans du club phare de la wilaya de Sétif où la machine du développement est grippée pour ne pas dire en panne croisent les doigts, demeurent sceptiques, s’expliquent mal l’indifférence des responsables, lesquels ne font rien pour mettre l’Aigle noir à l’abri du besoin, lui offrir le cadre idoine pour qu’ils puisse redécoller et concurrencer les «supersoniques» ne souffrant d’aucune panne de kérosène.

Les Sétifiens, Ententistes ou non, sont ravis d’accueillir le CR Belouizdad ayant émis le vœu de disputer une partie de la Ligue des champions d’Afrique au 8 Mai 1945 de Sétif. Malheureusement, le chaudron qui a vécu des moments historiques aussi bien en Ligue des champions africaine qu’en Coupe arabe tombe en ruine.

Le petit décor de chaises installées à la fin de l’exercice dernier sur pression de la Confédération africaine de football (CAF) n’est qu’une apparence trompeuse. Comme vous allez le constater, le stade où évolue l’ESS ignorée par les sponsors, les entreprises publiques dont le parrainage est réservé exclusivement aux pistonnés, tombe en ruine.

5 agents pour 7 hectares

s’étendant sur une superficie de 7 hectares, l’infrastructure manque de tout. L’entretien des lieux est son principal talon d’Achille. «Trouvez-vous normal qu’une enceinte comme le 8 Mai 1945 de Sétif fonctionne avec uniquement trois agents le matin et deux le soir ? La saison sportive frappe à la porte, nous sommes dans l’incapacité d’offrir le moindre service aussi bien aux utilisateurs du stade qu’aux milliers de supporters, lesquels devraient une nouvelle fois souffrir de l’insalubrité des lieux.

On ne peut remettre à niveau un très grand stade avec deux ou trois travailleurs. C’est la triste réalité, on ne peut continuellement cacher le soleil avec un tamis. Le temps où le 8 Mai 1945 tournait avec plus de 30 agents est désormais révolu. La faute incombe aux anciens directeurs de l’OPOW qui ont tout fait pour dépouiller la plus importante structure du complexe sportif de la wilaya. Ils n’ont pas en outre jugé utile de remplacer les travailleurs admis à la retraite. Savez-vous que le stade fonctionne sans fonds de roulement, sans atelier de maintenance ? Nous n’avons pas le sou pour acheter les produits d’entretien (Javel et autres). Nous n’avons aucun outil pour procéder au désherbage des différents coins et recoins du stade.

Le gas-oil du groupe électrogène est acheté par des amis, des connaissances et des supporters de l’ESS. Lors des matches internationaux, le chef d’unité se débrouille pour installer le wifi. Si le stade est sale, s’il n’est pas beau à voir, ce n’est pas de notre faute. Nous travaillons dans des conditions des plus lamentables. 4 ou 5 agents ne peuvent maintenir en l’état un tel mastodonte manquant de tout. Le 8 Mai n’est plus fonctionnel. Il ne faut plus se voiler la face. Sonelgaz, qui a coupé l’électricité à de nombreuses piscines pour non-payement de factures, n’a pu le faire au 8 Mai 1945 où est domicilié l’ESS.

Les responsables de la wilaya et de la tutelle, à savoir le ministère de la Jeunesse et des Sports sont au courant, et ne font rien pour redorer le blason de la structure», révèlent à El Watan sous le couvert d’anonymat des agents ayant gros sur le cœur.

Et d’enchaîner : «La tutelle a dernièrement octroyé des milliards de dinars pour la réhabilitation de nombreux stades de certaines régions du pays telles Annaba et Constantine, elle a malheureusement mis entre parenthèses le 8 Mai 1945 de Sétif. Faisant pitié, la piste d’athlétisme qui n’a pas été rénovée et renouvelée depuis l’inauguration de l’enceinte en mai 1972 vous donne une idée sur la décrépitude d’un stade n’ayant rien d’olympique. Même la pose des 12000 chaises fait du surplace. L’installation du premier lot de 3000 sièges n’a pas été suivie par d’autres opérations», fulminent nos interlocuteurs.

Pour connaître l’autre son de cloche, on a pris attache avec le directeur de l’unité qui n’a pas voulu répondre. Il s’est abstenu pour, nous dit-on, le sempiternel refrain d’obligation de réserve… 

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