La wilaya de Constantine connait ces derniers temps une mobilisation particulière des services de l’ordre pour lutter contre le squat des espaces publics.
Des campagnes ont été diffusées sur les sites officiels des services concernés, dans le but de faire la promotion des efforts déployés par les autorités locales. Mais est-ce que tous les squatteurs font l’objet de ce genre d’actions ? Ou ne s’agit-il que de la poudre aux yeux ? Car il faut noter que certains endroits ne sont nullement touchés par ces interventions.
Notons à titre d’exemple le grand boulevard de la cité Boussouf, qui a connu une prolifération des restaurants spécialisés dans les grillades. Les propriétaires sont parvenus à se faire une réputation en attirant leur clientèle, mais au détriment de la réglementation, du bien-être des riverains et de l’environnement.
«Quand nous avons vu la force publique mobilisée à Ali Mendjeli contre le squat de la voie publique, nous nous sommes demandé pourquoi ce deux poids, deux mesures. Ici à Boussouf, le squat des trottoirs, des espaces verts, l’abattage des arbres et les aménagements non réglementaires se font au grand jour.
Cela sans oublier les nuisances causées aux habitants. Malheureusement, les autorités n’ont jamais réagi», a fulminé un habitant. Les citoyens dénoncent la passivité des autorités face à un phénomène qui a pris de l’ampleur, surtout que des restaurateurs se permettent de réaliser des aménagements sur un espace public pour créer des terrasses. Le paysage urbain de cette cité est aujourd’hui défiguré par ce fléau, qui est plus visible le soir. Pourtant, la réglementation algérienne relative à l’occupation du domaine public est claire.
Les lois de l’urbanisme et de la construction stipulent que «l’occupation du domaine public est soumise à une autorisation délivrée par la commune, après avis des services techniques». Tous ces propriétaires qui occupent la voie publique ont-ils des autorisations ? Les riverains lancent un appel aux autorités.
Les propriétaires des barbecues n’agissent plus discrètement, générant par leur activité des nuisances insupportables. Ils n’hésitent pas à défier les riverains ayant porté des réclamations auprès des services concernés. Ce défi de la loi algérienne est soutenu avec la complicité des autorités locales. «Malheureusement, la loi est applicable, mais pas pour tout le monde.
Des plateformes ont été carrément réalisées sur des trottoirs et des espaces verts. Un autre a installé des tables au même niveau de mon appartement situé au premier étage.
C’est le délire», a regretté un père de famille. Et de poursuivre que la santé des habitants est mise en danger à cause de la densité de la fumée que dégage le charbon et qu’ils respirent quotidiennement et qui leur cause des problèmes de santé.