La personne mise en cause dans l’affaire du stockage illicite de 150 tonnes de pommes de terre à Khemis El Khechna, à l’ouest de Boumerdès, a été condamnée hier par le tribunal de la même circonscription à une peine de 15 ans de prison ferme et une amende de cinq millions de dinars, a indiqué le procureur de la République dans un communiqué. Il s’agit, selon nos sources, d’un agriculteur très connu dans la région puisqu’il exerce également l’activité de mandataire au niveau du marché de gros de la localité, où il dispose d’un important carreau.
Il a été interpellé par les éléments de la brigade de recherche du groupement de la gendarmerie de Boumerdès avant-hier après la découverte d’une quantité de 150 tonnes de pommes de terre qui était destinée à la spéculation illicite, a ajouté le procureur.
Un inspecteur à la direction locale du commerce et de la régulation du marché affirme que la pomme terre était stockée dans un endroit non déclaré. «L’enquête a conclu que ledit produit était destiné à la spéculation, mais le mis en cause a rejeté cette accusation, soulignant qu’il n’avait pas l’intention d’augmenter les prix ou de provoquer la pénurie», a-t-il rapporté.
L’interpellation de l’accusé et la saisie de son produit «s’inscrit dans le cadre des efforts des autorités visant à lutter contre les pratiques spéculatives et à garantir la disponibilité des produits de base sur le marché national à des prix accessibles aux citoyens», a souligné le ministère du Commerce lundi dans un communiqué. L’inculpé a été poursuivi en vertu de la loi n° 21-15 du 28 décembre 2021 relative à la lutte contre la spéculation illicite.
Est défini comme tel «tout stockage ou rétention de biens ou marchandises visant à provoquer une pénurie ou une perturbation des approvisionnements au niveau du marché et toute hausse ou diminution artificielle des prix des biens ou marchandises ou des billets de banque de manière directe ou indirecte ou par le bais d’intermédiaire ou le recours à des moyens électroniques ou toutes voies ou moyens frauduleux quelconques…»
Cette loi prévoit des peines allant de trois à dix ans, voire 20 ans ou plus lorsque la spéculation est pratiquée dans des situations exceptionnelle et concerne les céréales et leurs dérivés, les légumes secs, le lait, les légumes, les fruits, l’huile, le sucre, le café, les carburants et les produits pharmaceutiques.
A rappeler que des dizaines de commerçants ont été condamnés ces dernières années pour les mêmes faits. La semaine dernière, un boucher activant à Dellys a écopé d’une peine de trois ans de prison ferme pour avoir stocké, dans une chambre froide non déclarée, une quantité de 11 quintaux de viande importée.
L’inculpé aurait présenté ce produit dans une boucherie comme étant de la viande locale, la vendant à des prix exorbitant alors que son prix réel est plafonné à 1500 DA par les autorités, a-t-on appris auprès de la direction locale du commerce.
Boumerdès/
De notre bureau R. Kebbabi