Journaliste émérite et grand spécialiste du football, membre actif de la FIFA pendant des années en tant qu’instructeur, chef de presse et membre de diverses commissions (médias, Task Force…), conseiller en sports pour l’OMS, conseiller du président de la CAF, auteur de plusieurs livres et ouvrages de référence sur le football et actuellement président et CEO du groupe Sandris-TV Media Sport, Hédi Hamel nous livre ici en exclusivité ses souvenirs de la Coupe d’Afrique des nations. Retour sur un «joyau historique unique» vu d’hier à aujourd’hui.
Une irrésistible ascension
Comment oublier la marée humaine se pressant à l’aéroport de Yaoundé autour des Lions indomptables juchés sur des camions et des bus ? On aurait dit que le pays tout entier se trouvait réuni pour célébrer cette victoire et cette CAN qui, décidément, fait tourner bien des têtes et rêver des millions de fans.
Comment décrire encore l’arrivée des Fennecs à l’aéroport d’Alger après leur triomphe au Caire en 2019 ? Cinq millions d’Algériens venus honorer les Guerriers du désert et manifester leur joie par des festivités évoquant la commémoration de la fête de l’Indépendance.
Et comment ne pas se souvenir de l’attente de centaines de milliers de fans à Lusaka pour le retour des Zambiens victorieux de la Côte d’Ivoire en finale de la CAN 2012 ? Une grande première pour les fameux Chipolopolos. La Coupe d’Afrique des nations continuait à grandir, grandir, cochant toutes les cases d’une notoriété et d’une aura propices à attirer les stars de prestigieux clubs européens, ainsi que de grands entraîneurs étrangers : Otto Pfister (Allemagne), Henri Michel, Claude Le Roy, Alain Giresse (France)… et même le champion du monde brésilien Carlos Alberto Parreira. Les entraîneurs africains, de leur côté, ne manquaient pas à l’appel : Jean Manga Onguené (Cameroun), Charles Kumi Gyamfi (Ghana), El Gohary et Shehata (Égypte), Zaki, Madjer…
La CAN aujourd’hui
Qu’est devenue aujourd’hui cette Coupe d’Afrique des nations ? Résolument l’une des plus belles épreuves du football mondial, rendez-vous de milliers de passionnés, regroupement de stars planétaires et point de convergence de 500 millions de téléspectateurs qui la suivent sur le petit écran à travers le monde. La finale est notamment diffusée en direct sur TV Globo au Brésil, mais aussi au Japon, en Corée du Sud, en France, en Belgique, en Angleterre… et sur des chaînes payantes comme SuperSport, Canal + ou beIN Sports pour tout le Moyen-Orient, avec un succès d’exposition assuré à chaque édition.
Si l’organisation de ce prestigieux tournoi a gagné en rigueur et en innovations, hélas seul demeure un handicap majeur : la qualité des pelouses qui laisse à désirer ici ou là, les dirigeants africains faisant néanmoins de plus en plus appel à des spécialistes au chevet des tapis verts. La Côte d’Ivoire, qui accueille la 34e édition de cet événement phare pour la deuxième fois de son histoire (la première édition tenue au pays des Eléphants a eu lieu en 1984), a déployé de très grands moyens pour offrir infrastructures et conditions optimales aux participants.
A partir du 13 janvier 2024, 24 nations s’élanceront à la conquête du plus prestigieux des titres sportifs du continent. La fête promet d’être d’une beauté absolue, le succès populaire largement garanti, et l’affirmation d’une dimension planétaire éclatante, 66 ans après les débuts de cette aventure inouïe. Et l’une des belles et grandes pages du roman historique que l’Afrique continue d’écrire année après année.
«La 34e édition de cette fête mondiale du football promet d’être d’une beauté absolue, le succès populaire largement garanti et l’affirmation d’une dimension planétaire éclatante, 66 ans après les débuts de cette aventure inouïe».(suite et fin)