L e Programme alimentaire mondial (PAM) a révélé que le Soudan abritait la moitié de la population mondiale confrontée à «une famine catastrophique». Le programme des Nations unies a confirmé dimanche que «le Soudan compte la moitié de la population mondiale confrontée à une famine catastrophique (niveau cinq de la Classification intérimaire intégrée de la sécurité alimentaire)».
En outre, on estime que 4,7 millions d’enfants de moins de cinq ans, ainsi que des femmes enceintes et allaitantes souffrent de malnutrition aiguë, ce qui souligne la nécessité de fournir une aide ininterrompue et un soutien international continu. Dans ce contexte, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires a déclaré que près d’une personne sur trois au Soudan souffre d’une grave insécurité alimentaire en raison du conflit armé qui se poursuit depuis avril 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR).
Il a ajouté que le Soudan «est confronté à la plus grande insécurité alimentaire et crise de déplacement interne dans le monde», soulignant que «plus de 3 millions d’enfants ont été déplacés à l’intérieur et à l’extérieur depuis le début du conflit». En outre, Ian Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, a déclaré samedi dernier, dans une interview à l’agence de presse allemande après sa visite dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan, et dans d’autres régions : «La vie de 24 millions de personnes est en jeu au Soudan.»
Et d’avertir : «Nous assistons à un puissant compte à rebours vers la famine, le désespoir et l’effondrement de toute une civilisation.» Depuis la mi-avril de l’année dernière, le Soudan est en proie à un conflit armé, qui a fait des milliers de morts et des millions de déplacés, en plus d’actes de sabotage généralisés qui ont affecté les projets, agricoles et d’infrastructures, conduisant à une réalité économique et sociale extrêmement détériorée et mauvaise.
Augmenter le financement du plan humanitaire
Samedi dernier, le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, avait affirmé que l’organisation «travaille avec le Soudan pour augmenter le financement du plan de réponse humanitaire 2025». Lors d’une rencontre à Port-Soudan avec Mona Nourel Daim, cheffe de la Commission d’aide humanitaire (HAC) du Soudan, M. Fletcher a souligné la nécessité des efforts conjoints pour s’attaquer à l’escalade de la crise au Soudan. «Nous travaillerons en coopération avec le gouvernement du Soudan pour contribuer à augmenter le financement du plan de réponse humanitaire 2025», a déclaré M. Fletcher, cité par l’agence SUNA. Le responsable onusien est arrivé à Port-Soudan pour sa première mission humanitaire en tant que nouveau secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d’urgence. Il a pris ses fonctions le 18 novembre. Il a décrit sa visite comme une occasion pour évaluer la situation humanitaire sur place et entendre directement les gens affectés par le conflit.
Nourel Daim a souligné l’ampleur de cette crise, avertissant que les contributions des donateurs en 2024 n’étaient pas suffisantes. «Le financement des donateurs pour 2024 est inférieur aux attentes, malgré le fait que le Soudan traverse la pire des crises humanitaires», a-t-elle déploré. Elle a exhorté la communauté internationale à renforcer son soutien au plan de réponse 2025 afin de mettre en œuvre des projets essentiels et d’alléger les souffrances des populations déplacées. Le plan de réponse humanitaire 2024 requérait 2,7 milliards de dollars, mais seulement 1,5 milliard de dollars avait été obtenu, selon les données de l’ONU.
Le Soudan est ravagé par un conflit dévastateur entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) depuis la mi-avril 2023. Selon la mise à jour de novembre publié par l’Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled), ce conflit meurtrier a fait plus de 27 120 morts. En outre, le conflit a entraîné le déplacement de plus de 14 millions de personnes, tant à l’intérieur du Soudan qu’au-delà de ses frontières, selon les dernières estimations de l’Organisation internationale pour les migrations.