Le ministère soudanais des Affaires étrangères a déclaré hier 15 diplomates émiratis persona non grata, donnant «48 heures» à leur ambassade pour qu’ils «quittent le pays», rapporte l’agence officielle Suna, relayée par l’AFP.
Ces dernières semaines, des manifestants ont conspué les Emirats arabes unis, tandis que des hauts gradés de l’armée du général Abdel Fattah Al Burhane accusaient Abou Dhabi de soutenir son rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Les deux généraux sont en guerre pour le pouvoir depuis le 15 avril.
En août, le journal américain Wall Street Journal avait cité des responsables ougandais, affirmant avoir trouvé des armes dans un avion-cargo censé transporter de l’aide humanitaire émiratie à des réfugiés soudanais au Tchad. Les Emirats arabes unis ont aussitôt démenti.
Selon les experts, les deux belligérants au Soudan bénéficient d’un soutien de pays étrangers, l’Egypte voisine soutenant le général Al Burhane et les Emirats aidant son rival. Depuis le 15 avril, «environ sept millions de personnes ont été déplacées, ce qui constitue le plus important déplacement au monde», selon Clementine Nkweta-Salami, coordonnatrice de l’action humanitaire de l’ONU au Soudan. L’ONU recense dans un nouveau bilan 12 000 morts, ajoute-t-elle, un chiffre sûrement très sous-estimé tant des pans entiers du pays sont coupés du monde.