Les Etats-Unis ont annoncé hier des restrictions de visas à l’encontre de responsables – y compris gouvernementaux – du Soudan du Sud, accusés d’entraver l’acheminement de l’aide humanitaire dans ce pays parmi les plus pauvres au monde.
Un accord de paix a mis fin en 2018 à cinq ans d’une guerre civile meurtrière, mais le jeune pays, qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, reste miné par les luttes de pouvoir, la corruption et les conflits ethniques locaux, et fait face à une situation humanitaire dramatique.
Selon l’accord de paix de 2018, le Soudan du Sud est dirigé par un gouvernement d’union nationale intégrant Salva Kiir (président) et Riek Machar (premier vice-Président), avec pour mission de mener à bien une «transition» s’achevant par des élections dont la tenue reste très incertaine.
Les sanctions américaines, qui interdisent d’entrée sur le territoire des Etats-Unis les personnes visées, concernent en particulier «des membres du gouvernement du Soudan du Sud, qui ont participé à l’obstruction de l’aide humanitaire vitale en taxant les envois d’aide», souligne le département d’Etat dans un communiqué.
Ces personnes n’ont pas été identifiées. «Les Etats-Unis restent profondément préoccupés par le fait que le gouvernement de transition du Soudan du Sud n’agisse pas de toute urgence pour établir un système clair et cohérent afin de mettre pleinement en œuvre ses obligations au titre de l’accord de paix de 2018», ajoute le texte. Washington dénonce notamment «les coûts élevés inacceptables, les obstacles bureaucratiques et les risques liés à la fourniture d’une aide humanitaire aux Sud-Soudanais dans le besoin».