La Russie accueille depuis hier une vingtaine de dirigeants étrangers alliés ou partenaires pour le sommet annuel des Brics.
Cette rencontre, qui se tient jusqu’à demain à Kazan, sur les rives de la Volga, intervient alors que Moscou gagne militairement du terrain en Ukraine et a forgé des alliances étroites avec les plus grands adversaires des Etats-Unis : la Chine, l’Iran et la Corée du Nord.
A cette occasion, le président russe, Vladimir Poutine, s’est entretenu avec son homologie chinois, Xi Jinping. Ce dernier a salué en la circonstance la solidité des liens bilatéraux, dans un contexte international «chaotique». «Le monde subit des changements profonds, sans précédent depuis un siècle. La situation internationale est chaotique et compliquée», a-t-il déclaré à son hôte, selon une retransmission de leur entretien à la télévision russe, relayée par l’AFP. «Mais je suis fermement convaincu que l’amitié profonde qui unit la Chine et la Russie de génération en génération ne changera pas», a-t-il poursuivi. Il a également salué les longues relations diplomatiques entre Pékin et Moscou. La Chine et la Russie «ont continuellement approfondi et élargi leur coordination stratégique globale et leur coopération pratique dans divers domaines», a déclaré le président chinois. Ces liens ont «contribué au bien-être des peuples chinois et russe et apporté des contributions importantes à la défense de l’équité et de la justice internationales», a-t-il affirmé.
Sur le conflit russo-ukrainien, la Chine a appelé à des pourparlers de paix et au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays, sous-entendu Ukraine comprise. Mais elle n’a jamais condamné la Russie pour son offensive, entamée en 2022. Les relations économiques, diplomatiques et militaires Pékin-Moscou se sont même renforcées depuis cette date.
Un peu plus tôt, le président russe a rencontré le Premier ministre indien, Narendra Modi. Ce dernier a plaidé pour un retour rapide de la paix en Ukraine. «Nous croyons que les conflits ont vocation à être résolus uniquement pacifiquement. Nous soutenons totalement les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité», a déclaré le dirigeant indien face au président russe. Comme il a expliqué être «en contact permanent» avec Vladimir Poutine, lequel a salué «le partenariat stratégique» entre la Russie et l’Inde, un pays critiqué par les Occidentaux pour avoir acheté de grandes quantités de pétrole russe depuis 2022.
De son côté, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, lui, a qualifié, devant son homologue russe, Moscou d'«allié» et d’«ami précieux». Le président Poutine lui a répondu vouloir encore «renforcer les relations avec les pays du continent africain».
Le chef de l’Etat russe s’entretiendra aujourd’hui avec le Turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays, membre de l’Otan, a demandé à rejoindre les Brics, et avec le président iranien, Massoud Pezeshkian.
Avant d’enchaîner demain, selon le Kremlin, avec un très attendu tête-à-tête avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, une première entre les deux hommes depuis avril 2022. Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a pour sa part annulé dimanche son déplacement et interviendra en visioconférence, selon la présidence brésilienne.
Comptant quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) à sa création en 2009, le bloc des Brics a intégré l’Afrique du Sud en 2010, tirant ainsi son nom des initiales de ces Etats en anglais. Il a été rejoint cette année par quatre pays, à savoir l’Ethiopie, l’Iran, l’Egypte et Emirats arabes unis.