Somalie : L’ONU demande des détails sur la relève de la force africaine Atmis

17/08/2024 mis à jour: 14:01
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Photo : D. R.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé jeudi jusqu'à fin décembre l'autorisation de la force de l'Union africaine en Somalie (Atmis), réclamant d'obtenir d'ici mi-novembre les détails sur la nouvelle mission africaine qui doit alors lui succéder.

En avril 2022, le Conseil de sécurité avait approuvé le remplacement de l'Amisom (Mission de l'Union africaine en Somalie), créée en 2007, par l'Atmis (Mission africaine de transition en Somalie), également menée par l'UA mais avec un mandat renforcé pour lutter contre les islamistes shebab, jusqu'à fin 2024.

D'ici ce retrait prévu au 31 décembre, le contingent de l'Atmis, qui a compté jusqu'à plus de 19.000 soldats et policiers mais a été progressivement réduit, pourra disposer d'un maximum de 12.626 hommes, précise la résolution adoptée jeudi à l'unanimité.

Alors que les shebab continuent d'être une menace importante dans le pays, l'UA a déjà validé le principe du remplacement de l'Atmis par une autre force baptisée «mission de soutien et de stabilisation de l'Union africaine en Somalie» (AUSSOM). 

Avant de se prononcer sur cette mission, le Conseil de sécurité a demandé jeudi au secrétaire général de l'ONU et à l'UA, en consultation avec les autorités somaliennes, de présenter d'ici le 15 novembre un rapport sur les contours de la future force : structure, plan de transition avec l'Atmis, objectifs pour évaluer les progrès sur le terrain, stratégie de sortie, sans oublier la délicate question du financement.

Cela permettra au Conseil de prendre une décision «éclairée sur les questions difficiles et critiques liées au mandat et au modèle de financement», a commenté l'ambassadeur britannique adjoint James Kariuki.

Le texte adopté jeudi évoque la possibilité d'utiliser pour la première fois un dispositif créé par le Conseil l'an dernier, qui prévoit qu'une force africaine déployée avec le feu vert de l'ONU puisse être financée jusqu'à 75% par les Nations unies.

Mais le représentant américain John Kelley a mis en garde contre un recours «prématuré» de ce dispositif - avant la mise en place des cadres nécessaires liés au budget et aux droits humains -, qui risquerait de «saper une nouvelle approche prometteuse du maintien de la paix en Afrique».

Le Conseil a d'autre part appelé la Somalie à poursuivre la réforme de son secteur de la sécurité. L'ambassadeur somalien à l'ONU Abukar Dahir Osman a assuré que son gouvernement était engagé dans la construction de forces de sécurité «compétentes, inclusives et qui rendent des comptes».

Mais il a besoin d'une «assistance technique et logistique importante pour renforcer les capacités des forces de sécurité somaliennes dans l'objectif d'assumer la pleine responsabilité de la sécurité et d'ouvrir la voie à un retrait progressif de la mission de l'Union africaine et à son départ ultérieur» du pays, a-t-il ajouté.
 

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