Solution numérique

04/05/2024 mis à jour: 04:39
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La numérisation de la gestion du secteur de la santé permettra de suivre l’état des équipements médicaux dans les hôpitaux et d’en signaler les pannes, favorisant ainsi leur prise en charge sans délai par les services compétents.

En soulignant cette fonction, parmi d’autres, du programme de modernisation de son secteur, le ministre de la Santé, qui intervenait mardi dernier devant la commission ad hoc à l’APN, remet à l’ordre du jour un dossier particulièrement lancinant et dont dépend en grande partie le bon fonctionnement des services de soins.

Cette évolution notable dans la gestion de la santé publique, envisagée à court terme, mérite d’être mise en exergue, vu les lacunes en attente de résorption dans de nombreuses structures publiques relevant du secteur. Il s’agit de dépasser une gestion traditionnelle qui a montré ses limites et ses effets dommageables pour les demandeurs de soins dans les centres de santé de proximité ou dans les grands hôpitaux et les CHU.

L’on se remémore l’un des derniers coups de colère d’un wali qui s’était retrouvé devant la porte close d’un service hospitalier où était installé un scanner acquis au prix fort. Le chef de l’exécutif de wilaya fait convoquer le responsable de structure qui ouvrira le service et révélera sans surprise que l’équipement était en panne. S’en suivirent alors des explications sur les procédures contractuelles de maintenance et les délais d’intervention pour la remise en marche de l’appareil médical.

L’opinion publique a longtemps considéré que ces situations de pannes récurrentes des équipements dans les hôpitaux publics coïncidaient trop souvent avec un fonctionnement régulier des mêmes services dans les structures privées où l’accès aux soins est naturellement facturé à des niveaux différents, mais toujours élevés et sans couverture par les organismes de sécurité sociale.

Les examens radiologiques sont extrêmement sollicités, vu le rôle primordial de l’exploration dans l’établissement du diagnostic et la détermination du traitement et de la thérapie. Le grand défi pour les autorités en charge du secteur est de permettre, enfin, une prise en charge intégrale du malade dès son admission dans une structure publique.

Et de mettre un terme au phénomène persistant qui consiste à libérer le patient muni d’une simple ordonnance, et des prescriptions pour des examens de laboratoire ou de radiologie.

En reliant les services de soins à une plateforme numérique qui recueille, en temps réel, les données relatives au fonctionnement des appareils médicaux, il sera possible d’asseoir une stratégie de santé publique efficiente, de donner une traduction concrète aux efforts budgétaires et humains engagés dans ce secteur névralgique et prioritaire dans l’action du gouvernement.

Un programme de renforcement des hôpitaux en équipements modernes, en adéquation avec les progrès dans le domaine médical, constituera le deuxième axe d’investissement et d’intervention des pouvoirs publics afin d’atteindre un niveau de prise en charge optimal des demandeurs de soins dans les établissements publics.

Le taux de numérisation du secteur de la santé a atteint 90%, a indiqué le ministre lors de son exposé devant les députés. Le réseau comprend une trentaine de plateformes électroniques en relation avec tous les domaines d’activité de la santé, dont la gestion des stocks des pharmacies dans les hôpitaux, avait-on appris lors d’une rencontre sur le thème de la numérisation du secteur tenue en octobre de l’année dernière.

L’ultime maillon d’un système de santé performant est lié aux statuts des corps spécifiques du secteur, un dossier examiné lors de la réunion du gouvernement jeudi dernier.
 

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