L’association Kafil El Yatim de Boumerdès lance un appel à l’aide pour acquérir des vêtements de l’Aïd aux enfants orphelins de la wilaya. «Cette année, nous n’avons pas reçu beaucoup d’aides par rapport aux années précédentes. Nous avons recensé plus de 3000 enfants orphelins à travers la wilaya. Pour l’instant, seulement 40% ont été pris en charge en bénéficiant de tenues pour l’Aïd.
L’opération continue et nous espérons atteindre au moins 80%», souligne Brahim, un membre actif de cette association. Avec 16 bureaux à travers la wilaya, les bénévoles de cette association déploient de grands efforts pour venir en aide à cette frange vulnérable de la société. «L’année passée, les dons étaient nettement plus importants et nous avons pu habiller plus de 2500 orphelins», se rappelle-t-il.
Mais les bons gestes ne manquent pas. A Larbatache, dit-il, un opérateur économique a fait un don de 185 millions, ce qui a permis d’acquérir des vêtements pour 109 enfants. A la direction de l’action sociale, les dons se font rares. Là, on se félicite plutôt du nombre important de restos Errahma (67) ouverts durant ce ramadan et des familles démunies (41 600 ) ayant bénéficié de la prime de solidarité. «Cette année, le ministère nous a octroyé une subvention de 30 millions de dinars», indique Fouad Labiodh, chef de service.
En sus de la collecte de dons sous forme de denrées alimentaires pour les distribuer aux familles démunies, les adhérents de Kafil El Yatim servent aussi d’intermédiaires entre ces derniers et les âmes charitables. «Nous ne recevons pas d’argent en liquide, car les gens préfèrent les verser directement aux orphelins», explique Brahim. Pour redessiner de la joie sur les visages de ces enfants, les autorités organisent chaque année en leur honneur un méga iftar collectif au stade Djilali Bounaâma.
Ce geste humanitaire, qui consolide les valeurs de partage et de solidarité dans la société, a drainé la semaine passée plus de 4000 personnes. L’initiative avait pour principal objectif de sensibiliser les investisseurs locaux à soutenir cette frange. Promesse fut alors donnée d’acquérir des vêtements à des centaines d’orphelins. Mais l’opération n’a pas atteint le but escompté, a-t-on appris.
«L’argent dépensé dans cet iftar aurait pu servir à l’achat d’habillement pour plus de 500 enfants», estime un autre membre de Kafil El Yatim. «La direction de l’action sociale a pris en charge 300 enfants environ, alors que d’habitude elle fait le triple. Nous leur avons transmis les listes des orphelins depuis plusieurs jours, mais eux aussi n’ont pas reçu suffisamment de dons», ajoute-t-il, soulignant que cette opération a été organisée en collaboration avec la direction de l’industrie. A Dellys, sur les 216 orphelins recensés, seulement 30% ont eu droit aux vêtements de l’Aïd.
A Boudouaou, plus de cent enfants attendent encore. Idem à Khemis El Khechna où 117 orphelins ont été dénombrés. «Le manque de dons nous a incités à fixer l’âge des enfants à habiller à 14 ans alors qu’auparavant on le faisait même pour les enfants de 18 ans.
Le coût d’une tenue complète qui comprend les chaussures, un pantalon et un t-shirt ou une chemise est fixé cette fois entre 7000 et 9000 DA», indique-t-il. Malgré l’approche de l’Aïd, notre interlocuteur ne perd pas espoir de voir d’autres donateurs s’approcher de leur bureau sis près de l’ancienne station de bus à Boumerdès pour participer à cette action de solidarité.