Véritable gueule de cinéma, l’enfant de Ghazaouet et de l’immigration, passé par un centre de délinquance, est révélé au cinéma par Jacques Audiard qui le repère alors qu’il n’a jamais joué ni étudié dans le domaine, et tourne Un Prophète, autour de l’univers carcéral, grand prix du jury à Cannes en 2009 puis 9 récompenses aux Césars l’année d’après.
Il joue ensuite dans 250 courts métrages, 80 longs, de tous pays, avec des Japonais ou des Croates, Suédois ou Algériens, Jim Jarmush ou Rachid Djaïdani, Ismael Ferroukhi, Frédéric Schoendoerffer ou Karim Dridi, et dans des séries, dont l’algérienne El Khawa.
Propos recueillis par Chawki Amari
Mauvais garçon du cinéma, voyou, c’est une légende ?
Marginal, je n’ai pas eu un parcours classique, pas de conservatoire, pas d’école de cinéma ou de théâtre, l’école de la vie.
Pas de regrets, c’est une partie de votre vie...
C’est une partie de ma vie qui a nourri l’autre partie, celle du comédien, même si au fond, je ne sais pas vraiment si j’aurais été un autre comédien si je n’avais pas eu cette vie avant, c’est une bonne question. Mais j’étais dans une société de sécurité qui assurait les tournages et trouvait des emplacements pour les films, et j’ai été repéré évidemment pour mon physique. Sauf que j’étais déjà cinéphile averti, amoureux du cinéma, le néoréalisme italien, l’indépendant américain, Ken Loach, Kurosawa, j’étais en fait déjà prêt.
Acteur typé, voyou ou mafieux, c’est un piège pour un comédien, non ?
Oui mais j’ai travaillé avec des réalisateurs norvégiens, irlandais, danois, japonais, croates…, dans des rôles très différents et avec des gens connus ou parfaitement inconnus, courts métrages ou longs, j’aime me mettre en danger dans mon métier. C’est surtout dans les films français qu’on me donne des rôles de méchants, ailleurs, ce sont ce qu’on appelle des rôles de caractère.
Pour revenir au passé, la plus grosse bêtise que vous avez faite ?
C’était pas une grosse bêtise, mais je n’en parlerai pas.
Il y a prescription
Je sais. Mais non.