Fin de mission pour le général Chouiter, patron de la puissante DCSA (Direction centrale de la sécurité de l’armée). Moins de six mois après sa nomination à ce poste, il a été remplacé par le colonel Mehrez Djeribi, installé officiellement comme intérimaire, en attendant la nomination du nouveau patron de cette direction, dont les prérogatives de police judiciaire ont été élargies, en septembre 2021.
Le départ, en début de ce mois, du patron de la DCSA (Direction centrale de la sécurité de l’Armée), le général Abdelaziz Nouiet Chouiter, a été acté officiellement par la nomination à la tête de ce puissant service du colonel Mahrez Djeribi, en tant qu’intérimaire.
C’est le général d’armée, Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’ANP, qui a présidé la cérémonie d’installation dans ses fonctions du nouveau responsable par intérim, «au nom du président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, M. Abdelmadjid Tebboune», lit-on dans le communiqué du ministère de la Défense nationale.
Le chef de l’état-major de l’Anp n’a pas manqué de rappeler, à cette occasion, l’«ordre» donné aux subordonnés du nouveau chef «de travailler sous son autorité et d’exécuter ses ordres et instructions dans l’intérêt du service, conformément aux règlements militaires et aux lois de la République en vigueur, par fidélité aux sacrifices de nos vaillants Chouhada et aux valeurs éternelles de notre Glorieuse Révolution».
Selon le communiqué du ministère de la Défense, le général d’Armée Saïd Changriha a profité de cette «opportunité pour donner aux cadres de cette Direction un ensemble d’instructions et d’orientations, mettant l’accent sur la nécessité de fournir davantage d’efforts dévoués au service de la patrie et faire preuve d’engagement immuable dans l’accomplissement des missions assignées».
Il est à rappeler que le passage du général Abdelaziz Nouiet-Chouiter, à la tête de cette direction a été très court, puisqu’il a été nommé par un décret signé le 7 septembre 2022 et installé le 11 du même mois en remplacement du général Sid Ali Ould Zmirli, poussé à la sortie en raison de l’affaire de son frère, qui avait été inculpé et placé en détention par le tribunal militaire de Blida.
Connu pour son parcours d’homme de terrain qui a cumulé de longues années dans la lutte antiterroriste, le général Chouiter a été rappelé de sa retraite prise en 2018, pour prendre en charge la direction dans des circonstances particulières marquées par les nombreuses affaires aussi complexes que sensibles, liées aux nouvelles menaces qui pèsent sur le pays, déposées sur son bureau.
Il a pris ses fonctions à la tête d’une DSCA avec de nouvelles missions et une nouvelle organisation, en vertu d’un décret présidentiel, daté du 13 juillet 2021.
Un décret qui a élargi ses prérogatives de police judiciaire à de nouvelles menaces, dictées par son article 3 qui stipule : «Le service central de police judiciaire de la sécurité de l’armée est chargé de la recherche et de l’investigation de toutes les infractions relevant de la compétence des juridictions militaires et de la recherche et de l’investigation des infractions prévues par le code pénal relevant de la compétence des juridictions du droit commun qui portent atteinte à la sécurité nationale et à l’Armée nationale populaire, notamment : les infractions portant atteinte à la sécurité de l’Etat, les infractions qualifiées d’actes terroristes ou subversifs, les infractions liées au trafic de drogue et de substances psychotropes, les infractions liées aux trafics d’armes et à la contrebande qui constituent une menace dangereuse, les infractions liées au trafic de migrants, les infractions portant atteinte aux systèmes de traitement des données de l’Armée nationale populaire et toutes autres infractions portant atteinte et/ou préjudice à l’Armée nationale populaire».
Le même texte énonce en outre : «Le service central de police judiciaire de la sécurité de l’armée est habilité à recevoir les dénonciations et les plaintes et procède aux enquêtes y afférentes, d’en réunir les preuves sur les infractions relevant de sa compétence et d’en rechercher les auteurs tant qu’une information judiciaire n’est pas ouverte.
Lorsqu’une information judiciaire est ouverte, il exécute les délégations des juridictions d’instruction et défère à leurs réquisitions.» Ce qui constitue une lourde mission et un immense travail sur le terrain.
Pour nos sources, la nomination d’un intérimaire, le colonel Mahrez Djeribi, comme successeur, répond à la nécessité d’occupation du poste, «en attendant le vrai détenteur de ce poste, qui sera connu lors d’un mouvement à la tête des structures de sécurité, prévu par le haut commandement de l’Armée et la Présidence de la République, dans les semaines à venir et qui verra le retour du poste du coordinateur des services de sécurité, qui apportera une valeur ajoutée aux services de renseignement».