Le Parti des travailleurs (PT) a livré hier son analyse sur la situation socioéconomique du pays, en relevant les avancées constatées mais aussi les insuffisances à combler.
Dans une déclaration préliminaire lue par la secrétaire générale, Louisa Hanoune, à l’ouverture des travaux de la quatrième session du comité central hier à Alger, le PT affirme qu’il ne peut pas ignorer «les mesures sociales qui ont été prises durant l’année en cours et celles qui vont entrer en vigueur au début de l’année prochaine». Parmi elles, cette formation politique cite la création d’environ 85 000 emplois répartis sur sept secteurs, composés de 65 000 nouveaux postes et de 20 000 postes vacants.
Se considérant comme un parti qui cherche toujours des «solutions exclusivement nationales» aux problèmes dont souffre la majorité des Algériens, le PT relève également avec satisfaction le versement de la dernière partie de l’augmentation des salaires des fonctionnaires, liée à la nouvelle grille indiciaire, l’augmentation de l’allocation chômage de 2000 DA et le relèvement de l’allocation minimum de retraite de 5000 DA pour ceux qui étaient payés de 10 000 à 15 000 DA.
Outre la valorisation de 2000 DA de l’allocation pour les personnes aux besoins spécifiques, le PT souligne l’impact positif de la réduction de l’impôt sur le revenu global (IRG) pour les catégories sociales à faibles revenus. Comme il salue la révision à la hausse de la bourse de l’étudiant, qui passe de 1300 à 2000 DA, en attente de la refonte globale des œuvres universitaires.
Sur un autre registre, le parti de Louisa Hanoune estime que «la réalisation de 420 000 nouveaux logements sous diverses formes et d’un certain nombre de projets de développement importants atténueront les souffrances de larges couches populaires». Il y va de même pour la régularisation de 181 106 contractuels et l’intégration de 321 880 nouveaux bénéficiaires du système d’aide à l’insertion professionnelle.
Le PT plaide dans ce sillage pour «l’accélération de leur recrutement à des postes réels et stables pour les faire sortir de leur actuel statut social qui demeure fragile». «Nous avons également noté les mesures liées au dégel des promotions et à l’embauche des titulaires de maîtrise et de doctorat dans les universités, ainsi que les soutiens financiers alloués aux secteurs stratégiques ou sensibles, comme ceux de l’eau, l’éducation nationale, la santé et l’agriculture», affirme cette formation politique, pour laquelle, «ces mesures renforcent la classe ouvrière, ont un impact positif sur les caisses sociales et améliorent les équipements et services publics».
Le PT évoque cependant la diminution du nombre de nouveaux postes budgétaires créés à l’université pour les titulaires de doctorat, passant de 10 000 à 4800 dans le projet de loi de finances pour 2024, alors que le nombre total de cette catégorie de diplômés universitaires au chômage est de 22 000.
Le PT veut savoir, par ailleurs, si les augmentations de salaires enregistrées vont améliorer de manière significative le pouvoir d’achat des travailleurs, compte tenu de l’inflation persistante que le gouvernement reconnaît dans le projet de loi de finances, dans lequel il indique que la hausse des prix des fruits et légumes locaux et des produits alimentaires représente 64% du taux global de l’inflation.
Cette formation exprime également des réserves et des craintes sur la suppression sans contrepartie ni condition de la TAP (taxe sur l’activité professionnelle), qui profite habituellement aux collectivités locales.