Situation économique du pays : Le satisfecit de Tebboune

08/04/2023 mis à jour: 02:59
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Le président Abdelmadjid Tebboune soutient que tous les indicateurs économiques sont au vert

Dans un podcast diffusé par la chaîne d’information qatarie Al Jazeera, le président Abdelmadjid Tebboune voulait visiblement rassurer et apaiser les Algériens quant à la situation économique et sociale du pays mais aussi envoyer un signal fort aux marchés et aux potentiels investisseurs.

 Il a indiqué dans ce contexte que «tous les indicateurs économiques de l’Algérie sont au vert et l’économe nationale est dans le bon sens», relevant que le pays enregistrait «une croissance, un développement, des espoirs et des horizons, comme en témoignent toutes les instances internationales».

 Il a rappelé, en outre, que notre pays n’a pas de dette extérieure qui aurait injustement pesé sur les générations futures, avec une croissance économique interne de 4,3%, ajoutant que le revenu par habitant en Algérie est supérieur de deux fois et demi à celui de certains pays voisins. 

Le pays dispose d’une réserve de change de 64 milliards dollars, ce qui équivaut, selon les spécialistes, à près d’un an et demi d’importations de biens et de services, d’un excédant financier, des investissements sont lancés et de nombreux emplois créés, selon ses déclarations. 

Les salaires en Algérie ont été revus à la hausse pour la troisième fois de suite avec un taux d’augmentation de 32% pour un taux d’inflation de 9%. L’objectif ultime est de protéger le pouvoir d’achat du citoyen et atténuer les impacts négatifs de la spéculation qui gangrène le marché des fruits et légumes, particulièrement pendant ce mois de Ramadhan. Le chef de l’Etat a rappelé, en outre, l’institution de l’allocation chômage qui profite à quelque deux millions de chômeurs. 

Le président Tebboune a relevé la dynamique de l’économie nationale accompagnée par une réduction des importations «sans priver les citoyens des besoins essentiels» et une hausse des exportations. 
 

Il a donné d’autres indicateurs sur la production agricole qui a atteint 34,5 milliards de dollars fin 2022, soit 17% du PIB, tandis que la contribution prévisionnelle du secteur industriel au PIB devrait augmenter à au moins 10% d’ici 2024-2025. 

Un autre point a été abordé, à savoir les hydrocarbures. L’Algérie a augmenté ses capacités de production, mais il a tenu à préciser que l’augmentation des exportations de gaz ne se fera pas au détriment du confort des ménages, qu’il s’agisse d’approvisionnement en gaz, ou d’alimentation en eau et en électricité. Il reconnaît, toutefois, que «la consommation interne du gaz est colossale», avec un taux de raccordement qui a atteint 72% à l’échelle nationale.

 Sur ce point précis, les spécialistes donnent le chiffre de 69% de la consommation gazière dans le secteur résidentiel et les services communs, ce qui devra pousser les pouvoirs publics à accélérer le processus de transition énergétique. La conjoncture actuelle du marché des hydrocarbures risque de se renverser à tout moment. 

Par ailleurs, le président Tebboune a affirmé que la contribution du secteur privé était parmi les points forts de l’économie algérienne, notamment avec la concrétisation du guichet unique pour l’investissement et l’éradication de la bureaucratie.  

«85% du capital algérien est privé, et l’ère de la gestion administrative de l’économie est révolue». Les prévisions du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) mettent en avant le fait que «l’investissement privé dépassera 30 milliards de dollars fin 2027». 

D’autres statistiques ont été divulguées. Ainsi, plus de 1300 investisseurs attendent l’obtention d’une autorisation pour entamer leurs projets, ce qui contribuera à la création de 55 000 postes d’emploi en 18 mois a-t-il ajouté. 

Le président de la République est ensuite revenu sur l’adhésion de l’Algérie aux BRICS. «L’Algérie prendra d’autres initiatives avec des économies plus fortes. Les banques et les investissements dans les BRICS permettront de renforcer l’Algérie sur le plan économique», a-t-il dit. Il ajoute que «la Chine, la Russie, l’Afrique du Sud et le Brésil sont favorables à la demande d’adhésion, et l’Inde ne s’y est pas opposée». 

L’Algérie devrait adhérer lors de la prochaine réunion périodique du groupe prévue l’été prochain en tant que «pays observateur dans un premier temps». 
 

Par ailleurs, il a abordé le processus de récupération des fonds pillés, un processus déjà engagé en interne, relevant que «nous avons pu récupérer jusqu’à présent, sur des décisions de justice, près de 22 à 23 milliards de dollars». 

Concernant les fonds détournés vers l’étranger, le président de la République a affirmé que l'opération se poursuivait, citant l’exemple de l’Espagne qui a «accepté de restituer 3 hôtels cinq étoiles au Trésor algérien». Il y a un processus de restitution des capitaux transférés à l’étranger en collaboration avec l’Union européenne (UE).  

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