Situation catastrophique dans les hôpitaux ghazaouis : Les cas de brûlures augmentent

04/08/2024 mis à jour: 10:56
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Sur les 36 hôpitaux du territoire palestinien, 15 seulement fonctionnent partiellement, et plus d’un millier d’attaques ont visé des installations médicales dans la bande de Ghaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

A l’hôpital Al Ahli de la ville de Ghaza, Amir Habib Al Habil, âgé de cinq ans, hurle de douleur à cause des brûlures qu’il a subies il y a deux semaines à la suite des frappes aériennes israéliennes sur sa maison à Choujaïya. Il occupe un lit loin de sa mère, également brûlée et qui ne peut pas se déplacer pour être auprès de lui. 

Après la mort de son père, son oncle maternel reste au chevet du petit Amir, qui essaye, en larmes, de retirer l’un des nombreux tubes intraveineux. «Nous recevons tous les jours des cas de brûlures au deuxième et troisième degré à la suite d’attaques à la roquette et de l’utilisation par l’armée israélienne d’armes interdites», explique Amjad Eleiwa, un médecin urgentiste de l’hôpital. Il s’agit «surtout d’enfants et de femmes. Nous n’avons pas la capacité de traiter ces brûlures», déplore-t-il auprès de l’AFPTV à Gaza, soulignant un manque d’accès au matériel médical nécessaire. «Nous avons un besoin urgent de soutien médical et logistique, ainsi que de médicaments, pour traiter ces cas», insiste le médecin, affirmant que pour l’instant ils doivent se contenter de ce qui est disponible dans les entrepôts privés et les pharmacies.

Au cours des dernières semaines, les établissements médicaux ont constaté un nombre croissant de victimes de brûlures. Des spécialistes de Médecins sans frontières (MSF) travaillent depuis deux mois à l’hôpital Nasser dans la ville méridionale de Khan Younès, «soutenant ce que nous appelons l’unité de traumatologie des brûlés», explique Julie Faucon, coordinatrice médicale au sein de l’organisation humanitaire. 

En deux mois, ils ont accueilli «plus de 69 cas de brûlures. Un cas sur cinq lié à des explosions», indique-t-elle à l’AFP à Jérusalem. «Trois patients sur quatre» sont des enfants, ajoute cette spécialiste des brûlures. Parmi eux, dix avaient plus de 20% de leur corps brûlés. Selon Mohammad al-Moughaïr, un responsable de la Défense civile de Ghaza, les forces israéliennes utilisent de «nouvelles armes» qui provoquent «des brûlures plus importantes». 

«Des zones de tentes faites de nylon et contenant des matériaux primitifs tels que le bois et le plastique» sont prises pour cible, «ce qui a un effet direct sur la vitesse et l’intensité de l’inflammation», explique-t-il à l’AFPTV. «Ces brûlures affectent la vie des gens», souligne M. Moughaïr. «Brûlant les nerfs (...), certaines personnes deviennent handicapées», affirme-t-il. L’armée israélienne n’a pas répondu à une demande de commentaire de l’AFP. Souvent, plusieurs cas doivent être transportés dans une seule ambulance. Sur les 36 hôpitaux du territoire palestinien, 15 seulement fonctionnent partiellement, et plus d’un millier d’attaques ont visé des installations médicales dans la bande de Ghaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon l’Organisation mondiale de la santé.

 «Il n’y a que l’hôpital Nasser dans les zones sud, avec 12 salles d’opération, toutes bondées», affirme Mohammed Zaqout, directeur général des hôpitaux de la bande de Gaza. «Il y a 16 lits dans les unités de soins intensifs» et «nous avons ajouté une capacité de 24 lits, mais ils sont désormais tous pleins». «Nous essayons de répartir ces cas vers les hôpitaux de campagne», explique-t-il à l’AFPTV. «Mais les massacres de l’occupation contre les civils désarmés se produisent au quotidien et à toute heure». L’accès aux soins à l’étranger a été bloqué, les Palestiniens ne pouvant quitter le territoire assiégé par Israël. L’accès à la plupart des fournitures médicales est également bloqué, surtout depuis que les forces israéliennes se sont emparées début mai du point de passage de Rafah à la frontière avec l’Egypte. Julie Faucon de MSF a également insisté sur le besoin urgent de matériel médical, en soulignant que la demande ne cesse de croître alors que les stocks sont extrêmement réduits.

 

 

L’UNRWA s’inquiète de l’augmentation «effrayante» des cas d’hépatite A

Le chef de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine UNRWA), Philippe Lazzarini, a exprimé, vendredi, son inquiétude face à une «augmentation effrayante» des cas d’hépatite A dans la bande de Ghaza, soumise à une sauvage agression sioniste. «La population de Ghaza est confrontée à un nouveau danger : L’hépatite A se propage, y compris chez les enfants», a déclaré Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, sur la plateforme «X». Il a indiqué que depuis que l’entité sioniste a lancé sa guerre génocidaire contre la bande de Ghaza, l’agence a signalé près de 40 000 cas dans ses abris et ses cliniques, contre seulement 85 au cours de la même période avant le déclenchement de l’agression. «Il s’agit d’une hausse effrayante», a-t-il dit. Lazzarini a attribué cette augmentation rapide à l’effondrement du système de gestion des déchets, expliquant : «Les piles d’ordures s’accumulent sous la chaleur torride de l’été. Les eaux usées se déversent dans les rues, 
tandis que les gens font la queue pendant des heures juste pour aller aux toilettes». «Tous ces éléments combinés constituent une recette dangereuse pour la propagation des maladies», a-t-il ajouté. La guerre génocidaire sioniste qui se poursuit depuis le 7 octobre 2023, a fait près de 39 500 martyrs, principalement des femmes et des enfants, tandis que plus de 91 000 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires palestiniennes. 

 

 

ONU : près des deux tiers des bâtiments endommagés

Près des deux tiers des bâtiments dans la bande de Ghaza ont été endommagés ou détruits depuis la guerre entre Israël et le Hamas, a indiqué l’ONU vendredi, en se basant sur des images satellites.
«La dernière évaluation des dommages (...) révèle que 151.265 structures ont été touchées dans la bande de Ghaza», a annoncé le centre satellitaire de l’ONU, UNOSAT, dans un communiqué.
Cette estimation est basée sur des images collectées le 6 juillet et comparées à d’autres images prises depuis mai 2023. Parmi les bâtiments touchés, «30% ont été détruits, 12% gravement endommagés, 36% modérément endommagés et 20% probablement endommagés, ce qui représente environ 63% de l’ensemble des structures de la région», a détaillé UNOSAT. «L’impact sur les infrastructures civiles est évident, avec des milliers de maisons et d’installations essentielles endommagées», a ajouté le centre satellitaire. L’ONU estime à environ 41,9 millions de tonnes la masse des décombres générés par la guerre à Ghaza, déclenchée à la suite d’attaques du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre. C’est 14 fois plus que l’ensemble des débris et gravats générés par les autres conflits ayant eu lieu à Ghaza depuis 2008, selon UNOSAT. L’analyse estime que 114 kilogrammes de décombres ont ainsi été générés pour chaque mètre-carré de la bande de Gaza. 
 

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