Nouvel organe de l’UA, le siège de l’Agence africaine du médicament (AAM), pour laquelle l’Algérie était en lice, sera finalement abrité par le République du Rwanda. Le conseil exécutif de l’Union africaine a porté son choix sur ce pays hôte d’une shortlist des meilleures candidatures en application des recommandations de la conférence des Etats parties vendredi à l’issue des travaux de la 41e session ordinaire de l’UA qui se sont déroulés les 14 et 15 juillet courant à Lusaka, Zambie, auxquels ont pris part les ministres algériens des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, et de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed.
Le Conseil exécutif a donc voté pour le Rwanda après quatre rounds classant ce pays en tête pour sortir favori. Selon des sources concordantes proches du dossier, «le résultat du vote était prévisible», d’autant que l’Algérie abrite déjà de nombreux organismes africains, tels que Afripol en plus d’un «fort lobbying en défaveur de la candidature algérienne».
Le processus de sélection pour le choix d’un candidat qui se fait soit par consensus ou, à défaut, par le recours au vote, rappelons-le, est basé sur le Rapport d’évaluation issu des visites effectuées dans les pays candidats par des experts africains indépendants mis en place par la Commission de l’UA.
Ce choix est alors déterminé selon «le degré de leur conformité à un ensemble de critères prédéfinis concernant les conditions nécessaires au bon fonctionnement de l’AMA», explique une source diplomatique avant de préciser que «l’Algérie présente pourtant tous les atouts pour accueillir cette agence et peut lui offrir un environnement en matière d’expertise et de formation dans le domaine de l’industrie pharmaceutique et tous les moyens pour son bon fonctionnement».
L’objectif de cette agence inscrite dans une action commune africaine est de développer une industrie pharmaceutique africaine et répondre aux besoins des populations africaines.
A l’ouverture des travaux de cette 41 session ordinaire du conseil exécutif de l’UA, Mme Aissata Tall Sall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, présidente du Conseil exécutif a déclaré qu’«une rapide opérationnalisation de l’AAM nous permettra, à moyen terme, de remédier au manque d’accès de nos populations à des produits médicaux de qualité et abordables et à la réduction de la dépendance excessive à l’égard des produits médicaux importés».
Rappelons que la candidature de l’Algérie est arrivée avec celle du Rwanda parmi les deux premières du classement à l’issue des travaux de la première Conférence des Etats Parties au Traité portant création de l’Agence africaine du médicament (AMA) qui se sont déroulés du 1 au 3 juin 2022 à Addis-Abeba.
L’Algérie avait dépassé ainsi dans le classement la Tunisie, le Maroc, le Zimbabwe, l’Ouganda, la Tanzanie et l’Egypte. Ces travaux ont été consacrés à l’adoption du règlement intérieur de l’Agence africaine du médicament et à l’examen des rapports des missions d’évaluation effectuées dans les huit pays africains candidats pour abriter le siège de cette importante Agence continentale.
La délégation algérienne, conduite par le Dr Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, ministre de l’Industrie pharmaceutique, et assistée par la représentation diplomatique algérienne à Addis-Abeba, s’est félicitée de la conclusion des travaux en insistant sur l’importance stratégique de cette agence dans «le renforcement des capacités des Etats parties et la mutualisation des ressources et expertises africaines pour le développement de la production pharmaceutique à même d’assurer la souveraineté sanitaire du continent», avait indiqué un communiqué du ministère de l’Industrie pharmaceutique qui estimait que «la candidature de l’Algérie était favorite pour accueillir le siège de cette agence» au vu des ressources institutionnelles, réglementaires et du développement de son industrie pharmaceutique dont elle dispose.