Le quartier Sidi M’hamed, dans la commune de Bab Ezzouar, est l’exemple type d’un lieu d’habitation qui ne répond à aucune norme urbaine. Une surprenante cohabitation se décline aux visiteurs, entre commerces d’alimentation générale, ateliers de carrosserie, restaurant et garages de mécanique.
Sur une centaine de mètres de route difficilement carrossable, à cause du nombre effarant de dos-d’âne, se juxtaposent toutes sortes d’activités qui s’opposent substantiellement.
Sur le même trottoir coexiste restauration et tôlerie, «qui a autorisé cette mascarade, car s’en est une», fulmine un habitant du quartier. Et d’expliquer : «Il fut un temps où l’administration locale était totalement absente. Les autorisations pour l’exercice d’activités en milieu urbain étaient attribuées sans aucune forme de contrôle ou d’études préalables. Notre quartier s’est mu depuis en un vaste espace où l’anarchie règne en maître.
Comment peut-on tolérer l’ouverture d’un restaurant mitoyen à un atelier de carrosserie. C’est inadmissible, d’autant plus qu’il s’agit de préserver la santé des consommateurs.» L’anarchie est accentuée par certains mécaniciens et carrossiers qui accaparent des pans entiers de la rue pour y réparer les voitures. «La rue est occupée par des véhicules qui sont désossés sur la chaussée. Les propriétaires des ateliers exercent pour la plupart d’entre eux en dehors des garages, ce qui crée continuellement une congestion», confie un autre habitant. Dans cet indescriptible désordre, des écoles ont été ouvertes dans cette rue qui ne s’y prête nullement.
Des autorisations ont été délivrées à ces établissements scolaires sans tenir compte des conditions environnantes, car les élèves scolarisés doivent supporter l’incessant bruit qui émane des garages. «Dans notre quartier règne une pollution sonore qui nous incommode tout au long de la journée, que dire alors des élèves dont les classes de cours font face a des ateliers de mécanique.
Le bruit des meules et des marteaux brise le silence, pour donner lieu à une cacophonie qui perturbe le déroulement des cours dans les écoles», affirme-t-il.