Sidi Bel Abbès : Réhabilitation des primo-délinquants par le travail d’intérêt général

22/12/2024 mis à jour: 09:32
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La cour de justice de Sidi Bel Abbès a organisé jeudi une journée d'étude dédiée au travail d'intérêt général (TIG), une mesure alternative aux courtes peines d'emprisonnement.

 Les magistrats ont examiné les modalités pratiques d'application de cette sanction introduite par la loi 06/24, mettant en avant son rôle dans la réhabilitation des primo-délinquants et la lutte contre la récidive.

Khadra Brahma Bachir, président du tribunal de Télagh, a précisé les changements apportés par la loi 06/24 par rapport à la législation de 2009, soulignant que le TIG permet au condamné de contribuer au bien commun par des activités non rémunérées au sein d’organismes publics ou d’associations. Cette mesure, qui nécessite l’accord du condamné, est applicable uniquement aux primo-délinquants. 

Elle impose une durée de travail variant de 40 à 600 heures pour les adultes, et de 20 à 300 heures pour les mineurs âgés d'au moins 16 ans, chaque jour d’emprisonnement correspondant à deux heures de travail. En cas de refus, la peine d’emprisonnement initiale est exécutée.


Le magistrat a également mis en avant l’impact positif de cette démarche sur la gestion des prisons algériennes, contribuant à réduire le surpeuplement carcéral tout en facilitant la réintégration des condamnés dans la société. Ces mesures préventives visent à offrir une seconde chance à des personnes dont le parcours délinquant est encore limité, tout en leur inculquant un sens des responsabilités.


Pour sa part, Saadaoui Afaf, magistrate au tribunal de Sidi Bel Abbès, a insisté sur les mécanismes d’exécution des jugements et les défis pratiques liés à la mise en œuvre du travail d’intérêt général. Elle a évoqué les problématiques rencontrées, notamment en matière de suivi de l’application de ces sanctions et d’engagement des organismes d’accueil. Les discussions ont permis de clarifier certains aspects techniques, tout en mettant en lumière la nécessité de renforcer la coopération entre les institutions pour garantir le succès de cette alternative.


La journée d’étude s’est conclue par la présentation de recommandations axées sur l’amélioration et la généralisation du TIG. Outre son utilité pour réduire la population carcérale, cette mesure constitue une réponse plus humaine et adaptée aux délits mineurs, visant à reconstruire le lien entre justice et société tout en renforçant les valeurs de réhabilitation et d’intérêt collectif.
 

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