Le jardin public de Sidi Bel Abbès, l’un des rares espaces verts encore ouvert au grand public, se meurt lentement.
La gestion de ce site demeure toujours défaillante et donne à voir, chaque jour, l’étendue des dégâts occasionnées par des opérations de réaménagements successives et ô combien coûteuses.
La visite du site effectuée jeudi dernier par les responsables locaux, à leur tête le chef de l’exécutif, a encore permis de constater tout le mal fait à l’un des plus beaux jardins du pays. Systèmes d’irrigation en panne, carrés de végétation défrichés, jets d’eau asséchés, espèces floristiques décimées et tout un réseau d’éclairage hors d’usage.
Le plus désolant consiste à encore autoriser une fréquentation sans cesse importante de ce site par des visiteurs qui ne se montrent pas tous respectueux de la nature. Comme à leur habitude, les officiels en visite de «travail» au jardin public promettent des mesures «d’urgence», réprimandent des subalternes ne disposant d’aucuns moyens pour entretenir le site, prennent des photos puis repartent en laissant derrière eux tout un écosystème en déclin.
Situé en plein centre ville, cet espace, jadis jardin potager, tenait justement sa réputation de la richesse et de la diversité de son patrimoine floristique, mis à mal par les récents travaux de réhabilitation.
Des aménagements, qui se voulaient ambitieux, devaient «constituer un point de départ pour réhabiliter l’ensemble des espaces verts de la ville de Sidi Bel Abbès», soutenaient en 2016 les responsables du bureau d’étude chargé du projet. Sa réouverture après plusieurs mois de travaux avait de quoi décevoir.
En dehors du circuit tracé le jour de sa réouverture par les officiels pour donner l’impression d’un travail bien accompli, le jardin s’est transformé, dans les parties situées loin des regards, en véritable déchetterie. «Les travaux d’aménagement ont été bâclés.
A certains endroits, ces travaux constituent même un danger pour les flâneurs et autres amateurs de course à pied», avaient dénoncé des élus. Mal entretenu, le jardin public, enlacé par un grillage en fer forgé, est aujourd’hui presque à l’abandon.
Créé en 1859, il abrite plusieurs structures, dont une piscine, un bassin d’initiation à la natation, des aires de jeux et de détente, ainsi qu’un théâtre de verdure.