Après l’incarcération du secrétaire général de l’union de wilaya de l’UGTA Annaba, c’est au tour du syndicat du complexe sidérurgique d’imploser.
En effet, le conseil syndical de Sider El Hadjar a voté, avant-hier, le retrait de confiance aux trois principaux membres du syndicat de l’entreprise dont le secrétaire général (SG) Ayad Mohamed Yacine, le chargé de la formation Azzedine Seghir et le SG de l’union locale de Sidi Amar ainsi que le chargé de l’organique Bourbia Farouk. A la majorité, la pétition a été signée, soit 22 membres sur les 30 qui composent le conseil syndical de Sider El Hadjar, avons-nous appris des concernés.
Pour un effet effectif, cette pétition a été adressée aux instances syndicales nationales de l’UGTA dans le but de convoquer un conseil extraordinaire. Pour les sidérurgistes, «ce syndicat doit disparaître totalement de notre entreprise pour laisser place à un autre qui sera élu dans la transparence, contrairement à l’actuel imposé par l’union de wilaya et l’administration. Des actions dans ce sens sont d’ores et déjà engagées».
Pourquoi le syndicat de Sider El Hadjar est déclaré persona non grata ? Parce qu’il défend, paradoxalement, l’intérêt personnel de ses membres au lieu des travailleurs, répondent à l’unanimité les sidérurgistes. Le 7 mars dernier les travailleurs de l’unité de l’aciérie N°2 (ACO2) ont organisé un rassemblement suivi d’un débrayage pour revendiquer une augmentation des salaires.
Quelques jours après, ils découvrent avec stupéfaction à la faveur d’un document fuité, des augmentations de salaires conséquentes au profit, exclusivement, des membres du bureau syndical de Sider El Hadjar. Selon cette liste, les trois membres de ce bureau syndical de l’entreprise, objet de retrait de confiance, ont bénéficié d’une augmentation, respectivement, de plus de 20 000 DA, 15 000 DA et 8 000 DA.
Ce qui a généré un mécontentement général parmi les travailleurs d’autant plus que les finances de Sider El Hadjar ne sont pas au beau fixe, sachant que ces mêmes syndicalistes ont toujours fait main basse sur l’administration du complexe.
Actuellement, le secrétaire général du syndicat de Sider El Hadjar est sous le coup d’un contrôle judiciaire, décidé par la magistrate d’instruction près le pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed Alger. «Ils s’immiscent dans la gestion du complexe et imposent des cadres qui les arrangent, notamment ceux qui gèrent le département des approvisionnements (appros). Personne ne peut s’ériger contre eux au risque de se voir limoger. Ce qui a favorisé l’émergence d’une catégorie de cadres véreux qui, avec la complicité de leurs parrains syndicalistes, ont mis à genoux le complexe» regrettent les travailleurs de Sider El Hadjar.
Parallèlement, le poste de secrétaire général de l’Union de wilaya de l’UGTA Annaba est toujours vacant. Les travailleurs, tous secteurs confondus, exigent désormais le renouvellement de leur syndicat respectif qui, cette fois, sera véritablement représentatif. A suivre…