Sider El Hadjar compte exporter 200 000 tonnes en 2022

20/02/2022 mis à jour: 17:30
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En 2022, Sider El Hadjar prévoit l’exportation de pas moins de 200 000 tonnes de produits sidérurgiques. C’est ce qu’a révélé, à El Watan, Lotfi Manaa, le jeune directeur général du complexe sidérurgique d’El Hadjar. «Pour l’année en cours, nous prévoyons l’exportation de 100 000 tonnes de bobines galvanisées, bobines laminées à chaud et à froid, billettes, brames et ébauches. A celles-ci, il faut ajouter 100 000 autres tonnes de fonte en gueuse, cassée et laitier. Durant l’année précédente, le complexe Sider El Hadjar a exporté, tous produits confondus, l’équivalent de 150 578,27 tonnes. Soit une augmentation de 50 000 tonnes de plus en 2022.

Sider El Hadjar a expédié l’équivalent de 71 millions de dollars de produits sidérurgiques vers l’Espagne, l’Italie, la Turquie, l’Egypte, la Syrie et la Tunisie. Durant la même période de l’année 2020, seuls 25,7 millions de dollars des mêmes produits ont été exportés vers la Chine, le Pakistan, l’Espagne, l’Italie et l’Egypte», s’enorgueillit le même responsable.

Situation encourageante aussi du côté de la production de l’acier liquide, où durant l’exercice 2021, le haut-fourneau n°2 a produit 532 000 tonnes, soit 217 000 tonnes de plus que lors de l’exercice précédent. «Ces chiffres auraient pu être encore meilleurs, si le HF n°2 n’avait pas été mis à l’arrêt durant près de deux mois, estimés en chiffre à près de sept milliards de dinars. Une perte de production de 273 000 tonnes de fonte représentant 34% de la production totale», regrette le premier responsable du complexe. Outre les arrêts techniques, plusieurs autres contraintes constituent de véritables obstacles au développement et à la croissance de l’entreprise.

Contraintes

Pour étayer sa vision, Lotfi Manaa s’explique : «Cette perte de production en fonte liquide est due essentiellement au manque de fiabilité des installations en aval et en amont du HF n° 2, telles que l’aciérie à oxygène n° 1 et 2, l’aciérie électrique et la préparation matières et aggloméré (PMA) ; ce qui a impacté négativement le volume de la production. Le manque des gros consommables et de la pièce de rechange stratégique pour le fonctionnement et les préventifs ainsi qu’une trésorerie fragile sont d’autres facteurs.

La mauvaise qualité des minerais de fer, approvisionnés depuis les mines de Ouenza et Boukhadra, a engendré, entre autres, une surconsommation en coke qui, de 300 dollars en février 2021, est passé à 650 dollars en novembre 2021. A cela il faut ajouter le basculement de la production vers l’oxygène liquide (Covid-19) durant la période du 15 juillet au 18 septembre 2021.»

L’autre défi à relever est le remboursement du cumul de dettes, hérité par le nouveau staff dirigeant de Sider El Hadjar, dont les Douanes, le remboursement d’emprunt bancaire, le minerai (mines de fer Est), le transport (SNTR, SNTF), l’énergie (Sonelgaz) et l’eau (ADE). «L’endettement de Sider El Hadjar vis-à-vis de ses fournisseurs est très lourd. Il s’élève actuellement à 28,85 milliards de dinars. Il faut savoir, à titre indicatif, qu’en 2021, Sider El Hadjar a réglé près de 50 milliards de dinars de dettes, dont en décembre, 303 millions de dinars pour Sonelgaz et 250 autres millions pour les mines de Boukhadra et Ouenza (Tébessa)», précise la même source. Par ailleurs, le retard de la mise en œuvre de la 2e phase d’investissement (PLD) bloque de plus en plus le complexe dans ses efforts de redressement.

2e phase d’investissement, l’urgence signalée

«A vrai dire, pour faire face aux contraintes du marché, le retard dans la mise en œuvre de certaines décisions urgentes nous préoccupe au plus haut point, parce qu’elles perdraient leur caractère d’urgence si elles n’aboutissent pas dans l’immédiat, à savoir le dossier ANDI, nos attentes du CPE et le retard dans la mise en œuvre de la 2e phase du PLD, qui rend notre tâche de maintenir nos installation en fonctionnement, avec le volume et la qualité escomptés tout en subvenant du moins aux besoins du marché national, de plus en plus difficile, d’où l’installation de nouveaux équipements au niveau des aciéries et la réhabilitation des lignes des produits plats (laminé à chaud et à froid et la galvanisation) reste une nécessité absolue et imminente», insiste non sans émotion le premier dirigeant de Sider El Hadjar.

Dans sa vision, il sera conforté par Larbi Hassène, le président du conseil d’administration qui, lui, appuie cette urgence en expliquant : «Ce qui est profitable aujourd’hui ne le sera pas demain. C’est-à-dire si les installations en amont se dégradent après le lancement de la deuxième phase du PLD, cette dernière ne sera plus profitable au complexe. Au contraire, elle deviendra inutile, voire obsolète. D’où l’urgence de la libération de cette deuxième phase avant qu’il ne soit trop tard.» A ce constat peu reluisant, s’ajoute la bureaucratie des banques.

Critiquable à plus d’un titre, ses méfaits sont allés jusqu’à peser sur le processus de production. «Avec notre banque, la BEA, on éprouve d’énormes difficultés dans l’ouverture des lettres de crédit, malgré la disponibilité des montants exigés, du fait, que tout doit être libéré à travers des comités de crédit, siégeant au niveau de la direction générale de la BEA. Ce retard est considéré comme un risque de changement des montants pour les articles boursiers et aussi d’annulation de commandes par les fournisseurs (coke, zinc, réfractaires et autres PDR et consommables). Ces deux cas ont été vécus récemment par notre entreprise en provoquant des ruptures de stocks entraînant systématiquement des arrêts de production», témoigne le même directeur général.

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