Il a fait l’Ecole régionale des beaux-arts d’Azazga dans la wilaya de Tizi Ouzou, et obtenu son diplôme en 2018. Sid Ahmed Chergui, dit Adel, est un jeune artiste plasticien et sculpteur modeleur, natif de la wilaya de Bouira.
Dès son jeune âge, il avait développé un penchant pour les arts. Ses idoles sont pour la majorité des artistes européens, dont Alberto Giacometti, Gottfried Helnwein, Zdzislaw Beksinski, Hans Ruedi Giger, Caspar David Friedrich, etc.
Quant aux Algériens, Sid Ahmed admire Azouaou Mammeri, qui est le précurseur des arts plastiques en Algérie avec la peinture narrative, ainsi que le géant Issiakhem.
«Je m’inspire beaucoup de mes amis artistes tels que le miniaturiste Hocine Kedjar, Karim Sadaoui, Mahdi Djellil, etc.», ajoute-t-il.
Sid Ahmed a eu, récemment, sa toute première exposition, organisée par la galerie IFru.design au niveau de la cinémathèque d'Alger, intitulée Catharsis, pour couronner son parcours d’étudiant.
«Catharsis, cette exposition est pour moi la sublimation des angoisses», précise l’artiste.
Il s’agit d’une vingtaine de tableaux peints avec un stylo, inspirés des gravures de la renaissance, tout en intégrant son vécu, ses émotions, ressentis, etc.
Après sa première expérience publique, le jeune artiste a pu en tirer quelques remarques un peu pessimistes. Selon lui, l’art n’est pas démocratisé en Algérie.
Public et artistes ne se retrouvent plus. «Il faut dire la vérité, il n’y a pas d’intérêt pour les arts en Algérie. L’art est destiné beaucoup plus à une certaine catégorie qui s’investit dedans. Ce qui oblige l’artiste à ne travailler qu’avec cette catégorie restreinte. Et cela tue l’art», déplore-t-il et d’ajouter que l’initiation des enfants aux arts à l’école n’a pas donné le fruit escompté.
«J’ai remarqué aussi qu’il n’existe plus de magazines spécialisés dans les arts en Algérie. En outre, les médias ont un important rôle à jouer dans la diffusion des arts et la médiatisation des artistes.»
Et de poursuivre, avec un brin d’optimiste, qu’un certain changement est en train de frayer son chemin, notamment parmi les jeunes générations. Quant à la condition de l’artiste plasticien en Algérie, Sid Ahmed ne pense pas trop à l’avenir.
«Je suis déjà embarqué sur ce bateau ! Et franchement, je me projette uniquement dans le présent. L’artiste peut vivre de son art uniquement s’il a une certaine notoriété. Même ailleurs, dans d’autres pays, il est difficile de vivre de son art, notamment ces dernières années», déplore-t-il.
Et de poursuivre : «La tendance actuelle de l’art souffre de plusieurs problématiques et conflits. Nous sommes restés dans le concept d’art moderne depuis deux siècles. C’est illogique, je pense. Actuellement, nous sommes entrés dans l’ère de l’art conceptuel. Personnellement, je ne m’inscris plus dans telle ou telle tendance. Je déguste à un peu de tout, même si j’ai un penchant pour l’art romantique et hellénistique.»