Après la mode des grosses motos à l’origine d’une catastrophique pollution sonore et autres nuisances, la capitale des Hauts-Plateaux, où tous les excès sont permis, fait actuellement face à un énigmatique et dangereux phénomène. Ne mesurant pas les conséquences de leurs actes, des jeunes se baladent avec des chiens, des colosses venus d’ailleurs.
Cette «fausse mode» prend de l’ampleur de jour en jour. Jouissant de l’impunité totale, puisqu’ils ne sont ni contrôlés ni apostrophés sur l’origine de ces bêtes féroces, leurs propriétaires investissent chaque après-midi les principales artères de la ville de Sétif où le faux spectacle attire les badauds et des curieux. Le phénomène, une affaire juteuse pour les propriétaires et le réseau à l’origine de l’importance de ces colosses, inquiète de nombreuses familles, dont certaines d’entre elles ont été victimes de ces bêtes. «En plus de diverses nuisances, ces bêtes venues d’ailleurs sont très dangereuses. On vous parle en connaissance de cause, car notre garçon qui s’est trouvé par malheur au mauvais moment et au mauvais endroit a été mordu par l’une de ces bêtes féroces. Traumatisé, il a été bien pris en charge à l’hôpital où il a été soigné. Le propriétaire et son chien n’ont pas été malheureusement inquiétés.
On a demandé à plusieurs reprises le certificat de vaccination du chien, en vain. Les responsables à différents niveaux doivent s’intéresser à un tel problème, car il y va de la vie des gens. L’élevage de ces chiens destinés à des tâches précises est en principe réglementé, non ?», s’interrogent les parents de la victime. Parlant sous le sceau de l’anonymat, un vétérinaire enfonce le clou. «Un grand réseau de trafiquants est derrière la filière des chiens étrangers. Ce commerce rapporte gros aux faux éleveurs ne disposant dans la plupart des cas d’aucun document (carnet de santé, certificat de vaccination, une carte d’identité démontrant les origines de la bête). On ne doit pas accepter qu’un berger allemand ou un doberman volés ailleurs puissent circuler aussi librement en ville.
On n’a pas le droit de frimer avec de telles bêtes devant les établissements scolaires, notamment les lycées Kerouani et Gaid, et en plein centre-ville, précisément au niveau de l’arrêt du tramway et aux alentours du Park Mall. L’attroupement de jeunes curieux peut énerver et exciter ces bêtes féroces. On ne peut circuler avec de tels animaux dont la réaction est le plus souvent imprévisible. On ne doit pas passer sous silence ce problème», souligne notre interlocuteur qui a tenu à tirer la sonnette d’alarme et à mettre la puce à l’oreille des responsables de la ville et de la wilaya. Ne datant pas d’hier, le phénomène n’a, faut-il le rappeler, offusqué personne. Les différents services chargés de la sécurité du citoyen qui n’est pas à l’abri d’une attaque sont plus que jamais interpellés pour mettre un terme à un dangereux manège.