La maternité du centre hospitalier universitaire (CHU) de Annaba enregistre une saturation de ses structures d'accueil dont les statistiques font apparaître une explosion de son activité. Les chiffres sont, à ce propos, édifiants et incitent en même temps à la nécessite d'alléger la pression que subit ce service en le renforçant matériellement.
En effet, il demeure très sollicité, selon le directeur général du CHU de Annaba, M. Rachid Derradji, «en raison de la sécurité médicale qu'il offre aux femmes enceintes lors de leurs accouchements, par voie basse ou césarienne». Pour le premier semestre 2023, il a été enregistré près de 8000 journées d'hospitalisation, au cours desquelles il a été comptabilisé 1472 accouchements par césarienne sur un total de près de 3000 naissances.
Durant cette même période, on déplore malheureusement 55 mort-nés et 13 décès néonatals. Les évacuations de parturientes en provenance des wilayas de l'Est représentent, par ailleurs, une contrainte supplémentaire pour cette maternité, très convoitée, de par la qualité de la prise en charge médicale qu'elle garantit à ses patientes. Celle-ci a enregistré depuis janvier jusqu’à la fin du mois de juin pas moins de 367 évacuations dont 108 depuis la wilaya d’El Tarf, 33 de Skikda et 22 de Guelma.
Les accompagnateurs et autres visiteurs représentent eux aussi en moyenne l’affluence de plus de 400 personnes par jour, aggravant la sensation d'exiguïté des locaux et leur entretien. Cet important service est sous le contrôle et la responsabilité pédagogique du Pr Ouafa Guellati qui gère le personnel médical spécialisé, entre autres, les gynécologues obstétriciens et les sages-femmes, assistés de pédiatres spécialistes des soins aux nouveau-nés et d'anesthésistes.
«Notre service s’occupe aussi du cancer gynécologique notamment du sein et du col. On développe régulièrement des techniques innovantes pour les appliquer sur nos malades dans notre service telle que la scélioscopie et hystéroscopie. Sur le plan pédagogique on assure aussi la formation des internes, externes et des résidents pour l’obtention du diplôme d’études médicales spécialisées (DEMS)» explique Pr Guellati.
Obéissant aux orientations strictes de M. Abdelhak Saihi, le ministre de la Santé et de la Population, la direction générale du CHU Annaba s’est engagée, alors, dans une vaste opération d’humanisation de ce service, conduite personnellement par le directeur général, M. Derradji, dont la rénovation du bloc opératoire du service de gynécologie obstétrique, classé en tête des services de gynécologie du pays pour le nombre d'accouchement, d'interventions chirurgicales (césariennes) et surtout la qualité des soins. Répondant aux besoins de plusieurs spécialités médicales, tous les laboratoires ont été aussi remis en conformité.
La maternité de l’hôpital Ibn-Rochd est dotée, rappelons-le, de 164 lits et 40 berceaux, repartis en 5 unités, entre autres, celles des grossesses à hauts risques (GHR), de gynécologie, d’oncologie, le bloc opératoire et l’unité salles d’accouchements. Durant l’année précédente, les services d'urgences gynécologiques et obstétriques ont assuré, en matière d'urgences médico-chirurgicales, un total de plus de 27 000 consultations et près de 8000 hospitalisations.
Durant cette période, auxquelles s'ajoutent environ 4000 interventions et 200 évacuations, près de 80% des naissances à Annaba ont lieu dans les salles d'accouchement des hôpitaux publics, qui doivent également recevoir la plupart des cas de grossesses GHR, d'accouchements compliqués et de suivi post-partum.