L’expérience a montré que la prolifération de jeux électroniques au contenu délétère incite les jeunes à la violence et à l’utilisation d’armes blanches.
Lors d’une journée de sensibilisation organisée à la Maison de la culture Malek Haddad à Constantine, le «spectre» inquiétant de la dépendance numérique chez les enfants a été débattu par les participants. Cette rencontre animée au profit des jeunes scouts par les services de Gendarmerie, de la sûreté de wilaya de Constantine et par la journaliste Warda Nouri du quotidien arabophone El Khabar, a permis de mettre en lumière les dangers grandissants liés à l’utilisation excessive des réseaux sociaux et des jeux électroniques par les plus jeunes.
Un phénomène très dangereux en raison de ses effets futurs sur leur santé mentale, en plus des conséquences sécuritaires qui en découlent, notamment les poursuites judiciaires contre les parents. Cela en raison de la mauvaise utilisation par l’enfant du téléphone portable de l’un de ses parents et de sa chute en victime d’extorsion. L’accent a été mis particulièrement sur la prolifération de jeux électroniques au contenu délétère, tels que «Mariam», «Charlie» (Le Démon) et d’autres jeux de sorcellerie.
Ces derniers encouragent la violence et l’utilisation d’armes blanches. Des titres comme «Pubg» et «Free Fire», quant à eux, favorisent une addiction accrue aux appareils électroniques, coupant les enfants du monde réel et les plongeant dans une solitude nocive. Les interventions des enfants scouts lors de la rencontre ont révélé des conséquences préoccupantes.
Incitation au suicide, agression à l’arme blanche, isolement croissant, ces récits illustrent les dérives auxquelles les conduisent ces jeux. L’accès à des sites web inappropriés et les interactions avec des inconnus sur les réseaux sociaux ont également été soulignés comme des dangers majeurs, pouvant mener à des poursuites judiciaires, comme l’a rappelé le représentant de la Gendarmerie. Ce dernier n’a pas manqué d’arguer avec quelques cas traités, où des enfants étaient victimes de chantage.
Conditionnement cérébral
De son côté, la journaliste Warda Nouri a souligné que les études des spécialistes ont mis en avant les signes de la dépendance. Ces derniers se manifestent par un temps excessif passé devant les écrans, une baisse des résultats scolaires, une souffrance dans la vie sociale et une coupure du monde extérieur.
En plus de la baisse de vue et d’autres problèmes de santé physique, l’enfant devient obsédé par son appareil, au point de négliger les repas et les interactions familiales. Des crises de colère et des convulsions peuvent survenir en cas de privation de l’appareil. «Les psychologues spécialisés affirment que la dépendance aux jeux électroniques, en particulier chez les enfants, est très dangereuse.
Car les études mondiales ont montré que 75 % des enfants qui s’adonnent à des jeux électroniques présentent des troubles tels que l’anxiété, la dépression et des troubles du développement mental après l’âge de 20 ans, où l’utilisation devient malsaine et l’enfant aspire à se sentir positif avec des personnes virtuelles qui peuvent contrôler sa vie et ses décisions futures», a-t-elle expliqué.
Et de renchérir que les psychologues soutiennent que l’enfant développe des pensées négatives dues à un conditionnement cérébral résultant d’images et de vidéos qui lui causent de l’insomnie voire une anxiété intense avec la possibilité de se retirer de la vie. Cela, sans oublier la hausse des symptômes de la peur due aux scènes d’horreur sur les téléphones portables ces derniers temps.
Warda Nouri a fait savoir que les psychologues ont révélé une augmentation du nombre d’enfants qui souffrent d’énurésie secondaire, c’est-à-dire que l’enfant ne souffrait pas de ce problème auparavant pendant au moins six mois, puis se met à uriner involontairement la nuit de manière soudaine. Poursuivant dans le même contexte, certains enfants ont avoué, lors d’entretiens cliniques, avoir vu des films d’horreur et de terreur sur leur téléphone portable.
Ces contenus, aux messages souvent obscurs et effrayants, peuvent perturber le développement psychologique des plus jeunes et les rendre plus vulnérables à la peur et à l’angoisse. Malheureusement, le contenu est présenté sous forme de légendes et de superstitions liées au folklore de certains pays maghrébins ou arabes, comme les vidéos de «Aïcha Kandisha» par exemple.
On ne peut plus clair, il est impératif que les parents adoptent une vigilance accrue quant aux usages numériques de leurs enfants. Il est toutefois désolant de constater, selon les témoignages des enfants, que les parents sont les premiers responsables de cette situation par leur négligence de tout accès aux écrans, sans surveiller les contenus consultés. Instaurer un dialogue ouvert et favoriser des activités alternatives sont des mesures essentielles pour protéger les plus jeunes de ces dérives néfastes.