La résistance de Cheikh El Mokrani (1871) contre le colonisateur français avait joué un grand rôle dans le déblaiement du terrain pour laisser place à la glorieuse guerre de Libération, ont affirmé les participants au séminaire national sur le thème «L’Etat national de la constitution aux résistances» organisé jeudi à Bordj Bou Arréridj.
«L’histoire est témoin des œuvres d’El Mokrani et ses tentatives répétées d’expulser le colonisateur de la terre algérienne en déblayant la route pour laisser place à la glorieuse guerre de Libération qui a été couronnée par le recouvrement de la souveraineté nationale», a indiqué la moudjahida Saliha El Mokrani (petite fille du Cheikh El Mokrani) au cours de cette rencontre organisée à la bibliothèque principale de lecture publique Mohamed Boussam au chef-lieu de wilaya à l’occasion du 152e anniversaire des soulèvements et résistances d’El Mokrani.
La moudjahida a indiqué que «son message aux futures générations est de persévérer et aimer le pays dont les ancêtres se sont sacrifiés pour que leurs petits fils jouissent de la liberté dans leur propre pays indépendant», appelant les chercheurs «à poursuivre les efforts pour mettre en valeur le legs historique des résistances populaires». Pour sa part, Djamel Eddine Seddik, de l’université Mohamed El Bachir El Ibrahimi de Bordj Bou Arréridj, a indiqué que «la résistance du Cheikh El Mokrani est la deuxième plus violente résistance après celle menée par l’Emir Abdelkader, au point d’être connu sous le sobriquet de deuxième Emir».
Il a ajouté que «la résistance d’El Mokrani était livrée pour défendre l’Algérie qui est la mère patrie, l’honneur et les valeurs que nos ancêtres ont défendu pour que l’Algérie vive unie et unifiée.
Ce sont là les valeurs qu’il faut faire ancrer chez les futures générations». Kamel Birm, chercheur en histoire de la résistance de l’université Mohamed Boudiaf (M’Sila), a indiqué, pour sa part, que «la résistance d’El Mokrani avait un grand impact sur l’histoire de l’Algérie et la mémoire nationale, notamment la mémoire locale de la région allant de Bordj Bou Arréridj à M’Sila», car, a-t-il ajouté «1871 est connue chez les habitants de la région de l’année de la révolte ou l’année de guerre».
M. Birm a mis la lumière sur la résistance des habitants de la région «énormément affectés après la confiscation par le colonisateur de leurs terres et la dispersion et l’expulsion des tribus existantes de la région pour leur soutien à la résistance d’El Mokrani et n’ont été autorisé à y revenir qu’en 1905, soit après 34 ans» d’exil. Le président du séminaire, également directeur de wilaya des moudjahidine et ayants droit, Toufik Makhlouf, a indiqué que «la célébration de ce genre d’événements vise l’ancrage de la mémoire historique chez les générations montantes pour poursuivre le message des chouhada à travers l’évocation du parcours historique et de militantisme du Cheikh Mohamed El Mokrani».
Il a ajouté que la rencontre s’inscrit dans le cadre du programme du ministère de tutelle à l’occasion de la célébration du soixantième anniversaire de l’indépendance, événement commémoratif de toutes les occasions et dates nationales.
La commémoration de la résistance du Cheikh El Mokrani coïncide avec le 64e anniversaire de la mort de Chahid commandant de la Wilaya IV historique Ahmed Bouguerra, appelé Si M’hamed, né en 1926 et tombé au champ d’honneur en 1959. Ce séminaire a été organisé par la direction de wilaya des moudjahidine et ayants droit sous le patronage du ministère de tutelle et sous la supervision du wali avec la participation d’académiciens et intellectuels de différentes wilayas du pays et en présence de la famille de Cheikh El Mokrani.