Les accidents de la route sont l’une des principales causes de décès et d’invalidité dans le monde : ils font environ 1,3 million de morts et pas moins de 50 millions de blessés chaque année. À l’échelle mondiale, un décès sur quatre survient chez les piétons et les cyclistes. C’est ce que révèlent les statistiques livrées par l’Organisation des Nations Unies (ONU), à la faveur de la septième semaine mondiale de la sécurité routière, qui s’est clôturée hier. Le maître mot pour cette année est «Mobilité repensée».
Un appel est donc lancé aux États pour revoir leur stratégie de transport, dans l’objectif de réduire de moitié le nombre des victimes des accidents de la route à la fin de la décennie. «Le plan mondial pour la décennie d’action pour la sécurité routière 2021-2030 a pour ambition de réduire de 50 % le nombre de morts et de blessés sur les routes d’ici 2030. Il souligne qu’on peut y parvenir en intervenant dans l’ensemble du système de transports et en prenant des mesures pour garantir la sécurité des routes et des véhicules, faire adopter des comportements sûrs et améliorer les soins d’urgence», est-il indiqué. Selon les prévisions, environ 70% de la population mondiale vivra probablement dans des zones urbaines à l’horizon 2030. De ce fait, la demande croissante de mobilité urbaine sera supérieure à la capacité des systèmes qui reposent largement sur les véhicules privés comme les voitures et les motos.
Il est donc indispensable d’investir dans les systèmes de transport public . «Les systèmes de transport public comme les bus, les trams et les trains de banlieue portent plus de personnes que les voitures privées et sont généralement plus abordables. Ils réduisent les risques d’accidents et constituent un important moyen pour améliorer la sécurité, comme souligné dans la cible 11.2 des objectifs de développement durable», insiste l’Institution onusienne.
L’Afrique recense 25% du nombre des victimes
En Afrique 40% des victimes de la route sont des piétons. Le continent enregistre le taux de mortalité le plus élevé dû aux accidents de la circulation. L’Afrique subsaharienne est la région du monde proportionnellement la plus touchée par les accidents de la route, affichant un taux de mortalité de 27/100 000 habitants, soit trois fois plus que la moyenne de 9/100 000 en Europe. La moyenne mondiale s’établit à 18/100 000.
Pour l’envoyé spécial du SG de l’ONU, Jean Todt «L'Afrique est particulièrement touchée par cette tragédie que sont les accidents de la route, représentant la première cause de la mortalité de ses jeunes». Et lui de regretter qu’ «On y déplore autour de 25% du nombre de victimes, alors que le continent concentre à peine 2% du parc automobile mondial. Ceci est intolérable alors que des solutions existent». Pour la région nord du continent, il ya beaucoup de similitudes dans les bilans et les stratégies de la sécurité routière.
En Algérie, les statistiques rendues publiques périodiquement demeurent préoccupantes en dépit des mesures coercitives qui sanctionnent les contrevenants au Code de la route. D’où l’impératif «de réfléchir à la mise en place d’un système intégré de sensibilisation pour accompagner le système juridique inhérent à la sécurité routière», a soutenu, le président de l’Assemblée populaire nationale (APN), lors des travaux de la journée parlementaire, organisée en février dernier autour de ce thème.
Brahim Boughali a mis en avant la priorité de ce dossier qu’il faudra traiter par tous les moyens. Selon l’exposé de la délégation nationale de la sécurité routière, l’année 2022 a enregistré 22980 accidents, faisant 3409 morts et 30777 blessés. Soit, une hausse du nombre de décès (+3,53%) et de blessés (2,22%), par rapport à l’année précédente.