Au cours des 12 dernières années, le nombre de nourrissons de moins de 6 mois qui sont exclusivement allaités au sein a augmenté de plus de 10% à l’échelle du globe.
A présent, 48% des nourrissons dans le monde bénéficient de cet excellent départ dans la vie», ont affirmé Catherine Russell (directrice générale de l’Unicef) et Tedros Adhanom Ghebreyesus (directeur général de l’OMS) dans un communiqué conjoint.
Si l’allaitement maternel est si important, c’est car «il fournit tous les nutriments nécessaires au développement du bébé et renforce son système immunitaire, réduisant ainsi les risques d’infections et de maladies», affirme le Dr Yacine Iddir. Selon lui, le lait maternel est parfaitement adapté aux besoins du bébé, car non seulement, il améliore son développement cognitif et favorise une croissance saine mais réduit par la même occasion les risques d’allergies, d’asthme, d’obésité et de diabète.
La maman peut aussi profiter des avantages qu’offre l’allaitement. En effet, selon le Dr Yacine Iddir, l’allaitement aide à réduire les risques de cancer du sein et de l’ovaire, favorise la perte de poids post-partum et crée un lien fort entre la mère et l’enfant. Toutefois, il est important d’avoir une bonne hygiène de vie pour pouvoir allaiter. En effet, celle-ci garantit, selon Dr Iddir, la qualité du lait maternel et la santé de la mère.
«Une alimentation équilibrée et une hydratation adéquate sont essentielles pour produire du lait en quantité suffisante», a-t-il précisé. Assurant au passage que la plupart des mamans peuvent allaiter, mais certaines conditions médicales peuvent néanmoins rendre l’allaitement difficile ou impossible. C’est pourquoi, M. Iddir estime important de consulter un professionnel de santé pour des conseils personnalisés. Pour la maman active, Dr Yacine Iddir lui recommande de tirer et stocker son lait pour les moments où celle-ci est au travail. «Je lui conseille aussi de parler avec son employeur pour aménager des pauses d’allaitement, et de maintenir une routine d’allaitement matin et soir», conclut-il.
De leur côté, l’Unicef et l’OMS ont conjointement appelé, à l’occasion de cette semaine, dont le thème choisi cette année est «Combler les lacunes : soutien à l’allaitement pour tous», à l’égalité d’accès au soutien à l’allaitement. «Lorsque les mères reçoivent le soutien dont elles ont besoin pour allaiter leur nourrisson, c’est l’ensemble de la population qui en bénéficie», ont-ils assuré. «De nombreuses femmes ne reçoivent donc pas le soutien dont elles ont besoin pour allaiter leur nourrisson de manière optimale», se désolent-ils.
Si l’objectif de l’OMS et de l’Unicef est de porter le taux d’allaitement maternel exclusif à moins 50% d’ici à 2025, ils estiment important d’intensifier les efforts dans ce sens. «Lorsque l’allaitement bénéficie d’une protection et d’un soutien, la probabilité pour que les femmes allaitent leur nourrisson est multipliée par plus de deux», ont-il insisté. A titre d’exemple, ils plaident pour l’augmentation des investissements grâce à des enveloppes nationales spécialement affectées à des programmes et à des politiques qui protègent et soutiennent l’allaitement. Ils appellent aussi à la mise en place de politiques favorables à la vie de famille sur le lieu de travail, telles que des congés de maternité rémunérés, des pauses pour l’allaitement et l’accès à un service de garde d’enfants abordable et de qualité.
Et enfin l’Unicef et l’OMS suggèrent l’élaboration et la mise en œuvre de lois encadrant strictement la commercialisation des substituts du lait maternel, y compris les pratiques de marketing numérique, assorties d’une surveillance visant à rendre compte régulièrement des violations du Code international. Ces mesures seraient, selon les organisations, indispensables pour réduire les inégalités en matière de santé et pour protéger les droits des mères et des nourrissons à survivre et à s’épanouir. Sofia Ouahib
Faut-il prolonger l’allaitement ?
Si les bienfaits de l’allaitement pour le développement du bébé font l’unanimité, l’allaitement prolongé quant à lui divise l’opinion.
- A partir de combien de temps parle-t-on d’allaitement prolongé ? Présente-t-il des avantages pour le bébé et pour la maman ? Et des inconvénients ?
- Après 6 mois ou 1 an ? : à partir de quelle durée parle-t-on d’allaitement prolongé ou tardif ?
«Aujourd’hui, on parle plus volontiers d’allaitement non écourté, qui est un terme assez parlant puisque le sevrage naturel ne se fait jamais avant un an, en l’absence de paramètres qui pourraient venir l’écourter», en lactation. Le sevrage naturel de l’enfant se fait en moyenne entre deux ans et quatre ans. C’est généralement à mesure que la proportion d’aliments solides augmente significativement que l’enfant se met à espacer naturellement les tétées jusqu’à les arrêter spontanément.- Quelle est la durée idéale de l’allaitement ?
Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sont un allaitement exclusif pendant 6 mois, puis, associé à une alimentation diversifiée jusqu’à 2 ans au moins.- Quels sont les bienfaits de l’allaitement long ?
Au-delà du temps précieux partagé avec sa mère, les bénéfices de l’allaitement et du lait maternel sont non exhaustifs pour le bébé : moins de risque de mort subite du nourrisson, prévention des allergies, de l’obésité, des risques cardiovasculaires, du diabète de type 1 et des infections. De nombreuses études cliniques ont ainsi pu démontrer tous les bienfaits de l’allaitement maternel pour le tout-petit et sa santé future.
Le vrai du faux
* L’allaitement est toujours douloureux. Faux
Il s’agit d’une idée reçue. «Bien que des douleurs puissent survenir au début, elles ne doivent pas persister», assure le Dr Yacine Iddir.
* Les mères n’ont pas assez de lait. Faux
Il faut savoir que la production de lait s’adapte généralement bien aux besoins du bébé
* Il n’est pas possible d’allaiter des jumeaux. Faux
«L’allaitement de jumeaux ou de triplés est tout à fait possible», rassure le Dr Yacine Iddir. Selon lui, la production de lait maternel s’adapte à la demande. «De plus, certaines positions d’allaitement spécifiques peuvent faciliter le processus», assure le Dr Yacine Iddir.
* Il n’est pas possible de reconnaître un bébé rassasié. Faux
«Un bébé rassasié semble détendu et satisfait après la tétée», affirme le Dr Yacine Iddir. «On le constate aussi si le bébé a des périodes de sommeil régulières et mouille suffisamment de couches chaque jour», conclut-il.
* Le lait maternel a les mêmes nutriments que le lait en poudre. Faux
Pendant la période cruciale des premiers stades de la croissance et du développement, les anticorps présents dans le lait maternel protègent les nourrissons contre les maladies infantiles et réduit le risque de certains types de cancers et de maladies non transmissibles chez les mères. Sofia Ouahib