Une récente étude allemande a traité un sujet assez particulier : la saisonnalité du sommeil humain. Selon les chercheurs, le sommeil paradoxal est plus long en hiver. Ainsi, la durée de nos nuits devrait varier selon les mois de l’année. En 2020, des analyses d’ossements suggéraient que les premiers Néandertaliens pourraient avoir hiberné pendant l’hiver. Et si les êtres humains du XXIe siècle avaient quelques restes de cette caractéristique ? Une équipe de chercheurs de l’Université de Berlin (Allemagne) a publié une étude dans la revue Frontiers in Neuroscience le 17 février 2023. Or, ces recherches démontrent que le sommeil paradoxal est plus long en hiver. Autrement dit, la durée de nos nuits devrait subir des variations selon les mois. Rappelons au passage que le sommeil paradoxal – faisant suite au sommeil lent – constitue le cinquième et dernier stade d’un cycle de sommeil.
Or, bien que l’activité cérébrale y est proche de celle de la phase d’éveil, il s’agit de la phase de sommeil reposant le plus le cerveau. L’étude montre que le sommeil paradoxal s’allonge de trente minutes au moment de l’hiver.
Ainsi, les chercheurs suggèrent que nous devrions augmenter notre temps de sommeil durant cette période, l’objectif étant de bénéficier d’un repos optimal. Pour les scientifiques, le mieux serait d’avancer l’heure du coucher puisque l’heure du réveil est difficilement modifiable, et ce pour diverses raisons (école, travail, etc.). En 2018, la Commission européenne avait proposé l’abandon du passage à l’heure d’hiver et l’avait même programmé pour 2021. Finalement, le projet a été abandonné et les discussions sont aujourd’hui au point mort.
Cependant, ceci semble être une bonne nouvelle puisque les scientifiques allemands estiment que le passage à l’heure d’hiver est bénéfique pour le sommeil. Il serait question d’une meilleure adaptation du corps à la saison, en permettant de s’exposer davantage à la lumière naturelle, notamment lors du trajet quotidien matinal. En réduisant le temps de nuit, il permet aussi de récupérer du temps d’ensoleillement, principalement l’après-midi.
Rappelons également que le sommeil est au cœur d’un véritable problème de santé publique. Dans une enquête (PDF en français / 110 pages) publiée en mars 2022, l’IFOP estimait que 7 Français sur 10 sont concernés par des troubles du sommeil. Les Français dorment en moyenne entre 6 et 7 heures par nuit alors que le temps de sommeil idéal pour les adultes est de 7,5 à 8,5 heures.
Or, les troubles du sommeil – occasionnant une « dette de sommeil » – peuvent avoir un impact important sur la santé. Suivant les cas, il peut être question d’un risque accru de diabète de type II, de maladies cardiovasculaires en tous genres, d’infections et de certains cancers mais aussi d’hyperactivité chez les enfants.